Jugé pour des faits de détention, de consommation de drogue, et d’association de malfaiteurs, Ismaël Keïta et 6 autres ont comparu devant le tribunal de Dixinn la semaine dernière. Appelés à la barre pour donner leurs versions, les jeunes gens ont tous nié les faits qui leurs sont reprochés, arguant avoir été mis aux à des endroits différents. Des arguments balayés d’un revers de main par le représentant du ministère public, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Au nombre de 7, ils ont été interpellés et placés en détention préventive à la maison centrale de Conakry, depuis le 1er décembre 2024. Il s’agit de Ismaël Keïta, Madiba Fofana, Aboubacar Bangoura, Sékou Socrate Soumah, Abdoul Ghadirou Bah, Aboubacar Camara et Mouctar Condé. Ils sont reprochés de détention et consommation de substances psychotropes, précisément du chanvre indien, et d’association de malfaiteurs. Des faits qu’ils ont tous nié à la barre ce mercredi.
Né en 1996 à Conakry, Ismaël Keïta est footballeur de profession. Domicilié au quartier Kouléwondy, il a été le 1er à être appelé dans ce dossier. Il a nié toutes les accusations mises à sa charge. « J’étais en compagnie de mes amis quand on nous a pris en embuscade, je ne faisais rien », s’est-il défendu.
Né en 1999 à Conakry, Madiba Fofana est un artiste domicilié au quartier Taouyah. Également prévenu dans cette affaire, il a à son tour nié en bloc les faits lui sont reprochés. « J’habite à Taouyah. Ce jour-là, j’étais allé rendre visite à ma petite amie à Hamdallaye. J’y ai été interpellé, au niveau des rails à côté du domicile de ma petite amie. Je ne consomme pas de la drogue, je ne fume même pas de la cigarette », a déclaré ce prévenu.
Aboubacar Bangoura est né en 1999 à Forécariah. Footballeur de profession, il est célibataire sans enfant. Il a plaidé non coupable. « Moi, je n’habite même pas à Taouyah, je suis à Coyah, mais j’étais venu rendre visite à la famille. Quand j’ai été interpellé, j’ai quitté Taouyah pour rentrer chez moi. Sur la route, j’ai trouvé des gendarmes en train d’attraper les gens. Comme je n’étais pas concerné, je suis passé tout tranquillement. Mais entre-temps, l’un d’entre eux m’a demandé de venir. Quand je suis venu vers lui, je lui ai demandé ce que j’avais fait. C’est là qu’il m’a giflé et fait monter dans leur pick-up », a-t-il expliqué.
Né en 1999 à Pita, Mohamed Lamine Bah est célibataire sans enfant. Lui aussi fait partie des prévenus dans cette affaire. Et comme les autres détenus, il a plaidé non coupable. « Ce jour-là, j’étais parti chercher à manger, je détenais un caoutchouc qui contenait ma nourriture quand j’ai croisé des gendarmes vers 20h00. J’étais en train de rentrer à la maison, ils m’ont fouillé et dépossédé de mon téléphone et d’une somme de 2500 GNF que j’avais dans ma poche. Après, ils m’ont embarqué dans les pick-up. Moi, je ne fume même pas », a avancé cet autre prévenu.
Il faut souligner que les autres détenus, à savoir Sékou Socrate Soumah, Abdoul Ghadirou Bah, Aboubacar Camara et Mouctar Condé ont tenu le même discours. Constatant que tous les membres du groupe ont clamé leur innocence, le ministère public a émis des doutes quant à la crédibilité de leurs affirmations. « Ils affirment tous qu’ils n’ont aucun lien les uns des autres et qu’ils ne se connaissent pas. Mais le ministère public doute de leur crédibilité concernant leurs affirmations. Non seulement ils ont été interpellés au même endroit et au même moment, mais aussi lors de leurs comparutions, ils ont tous soutenu avoir été interpellés pendant qu’ils étaient allés s’acheter à manger », a fait remarquer le procureur Lamine Touré.
De son côté, le tribunal a également trouvé intrigant le fait qu’ils accourent tous vers le même endroit pour chercher à manger.
Le tribunal, présidé par la juge Damba Oularé, a finalement renvoyé le dossier à la date du 17 décembre 2024.
Mariama Barry pour Guineematin.com