A l’heure où le pays est à la croisée des chemins, des voix s’élèvent pour appeler à la paix, à la quiétude sociale et à la justice pour une Guinée stable. C’est le cas du Syndicat des commerçants de Guinée, qui interpelle tous les acteurs à œuvrer dans ce sens. A l’occasion d’un point de presse tenu ce lundi, 16 décembre 2024, à la maison de la presse de Conakry, Elhadj Ibrahima Diallo, président dudit syndicat, a livré un plaidoyer pour la paix, la justice et la stabilité. Devant un parterre de journalistes, il a abordé des thématiques majeures liées à la cohésion sociale, à la responsabilité des citoyens et des dirigeants et à l’importance du dialogue pour le développement, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son intervention, Elhadj Ibrahima Diallo a insisté sur la nécessité d’instaurer une paix durable en Guinée. « Il faut que chacun d’entre nous ait dans son esprit et dans sa vision comment la Guinée sera développée, comment on va faire pour être ensemble et qu’est-ce qu’il nous faut pour qu’il y ait la paix. Sans la paix, on n’ira nulle part », a-t-il dit d’entrée.
Comparant la situation guinéenne à celle de pays comme les États-Unis et la Chine, il a souligné que, même dans des contextes politiques tendus, ces nations parviennent à éviter des violences meurtrières. « En Chine, avec ce nombre important de la population, le président a demandé un troisième mandat, il y a eu zéro mort. Aux États-Unis, pendant la campagne électorale, j’ai vu zéro mort. Je veux qu’on soit comme ça en Guinée. Tout ce qu’on fait, il faut protéger la vie des populations. Perdre une vie à cause du pouvoir est une perte pour tout le peuple. »
Évoquant la gestion des conflits et des différends, le président du Syndicat des commerçants a appelé à une justice équitable et à la transparence dans le traitement des citoyens. Reconnaissant les imperfections de chacun, il a aussi rappelé que les dirigeants doivent se montrer vigilants face aux influences négatives. « Si quelqu’un viole la loi, qu’on le prenne et qu’on le juge. Mais aller prendre quelqu’un sans qu’on sache où il est, ce n’est pas acceptable. Sa famille doit être au courant de sa situation avant son jugement. L’homme n’est jamais parfait. Parfois, les amis peuvent être plus dangereux que les ennemis. C’est pourquoi, en tant que chef, il faut être vigilant », a-t-il conseillé.
Dans son message aux commerçants, Elhadj Ibrahima Diallo a prôné la neutralité politique et la concentration sur leurs activités économiques. Pour renforcer la stabilité politique, il a proposé un système basé sur deux partis politiques majeurs. Selon lui, cette approche pourrait réduire les tensions et favoriser une unité nationale autour du président élu. « Un commerçant doit être neutre. C’est son argent qu’il doit chercher. Il ne doit pas fermer sa boutique pour des raisons politiques. S’il veut voter pour quelqu’un qu’il aime, il ira le faire, mais sans perturber son travail. Celui qui est élu président doit être soutenu par tout le monde. Nous devons travailler ensemble pour avancer », a-t-il laissé entendre.
Enfin, Elhadj Ibrahima Diallo a appelé tous les citoyens, y compris les dirigeants, à faire preuve d’honnêteté et de justice. « Si la Guinée est malade, nous serons tous malades. Essayons de nous concerter et de nous accepter les uns les autres pour attirer les investisseurs. Il faut respecter le chef de l’État, mais lui aussi doit respecter la population. Le dialogue est la clé, car tout finira par se régler par la concertation », a-t-il conclu.
Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
