Timbo-Kégnéko (Mamou) : 2 sous préfectures reliées par un pont de liane très vétuste

Construit depuis le temps coloniale, le pont de liane du village de Baliboko relie la sous-préfecture de Kégnéko et celle de Tiombo, toutes deux situées à 55 km du chef-lieu de la préfecture de Mamou. Les deux sous-préfectures, étant voisines, ne sont séparées que par le lit du fleuve Bafing au-dessus duquel est suspendu ce pont de fortune. Mais pendant la saison pluvieuse, les citoyens sont obligés de faire un détour, passer par la sous préfecture de Dounet, donc parcourir plusieurs kilomètres pour que l’un puisse aller chez l’autre. Aujourd’hui, ce pont de liane se trouve dans un état catastrophique. Complètement délabré, chaque année des citoyens des deux localités perdent des vies en y traversant pendant la saison pluvieuse. Estimant urgent la situation, les deux sous-préfectures ont entamé un projet ensemble : celui de transformer le pont de liane en un pont en dur pour permettre aux habitants de circuler aisément et sans risquer leurs vies entre les deux sous-préfectures.

Dans une interview accordée à une journaliste de Guineematin.com qui s’est rendue sur place, le président de l’Association pour le Développement de Kégnéko (ADK), Docteur Mamadou Sow, a déploré l’état de ce pont.

Dr Mamadou Sow, président de ADK

« Il s’agit d’un pont qui relie deux sous-préfectures : Kégnéko et Tiombo. Mais, le pont se situe juste à un kilomètres de Kégnéko-centre. Ce pont de liane existe depuis le temps coloniale. Mais ce pont qui, autrefois était un pont définitif, est actuellement complètement délabré. Il est devenu un pont forfaitaire en liane. C’est un pont qu’il faut construire aujourd’hui réellement. Aujourd’hui je suis un médecin qui doit aller à la retraite en ce mois de décembre. Mais depuis mon enfance, quand je faisais mes études primaires à Kégnéko, on traversait ce pont de liane avec tout ce que vous pouvez imaginer comme risque. Ici, il n’y a pas une année qui passe sans qu’il n’y ait des victimes, des cas de mortalités au niveau de ce pont. Pourtant, de l’autre rive, il y a une grande agglomération, il y a plusieurs villages, notamment le village de Baliboko, il y a le village de Bôriya pour ne citer que ceux-là. Beaucoup de villages utilisent le pont pour venir satisfaire leurs besoins dans la sous-préfecture de Kégnéko, pour des raisons de proximité. Et plus important, les enfants de ces différents villages situés à Timbo traversent ce pont en prenant assez de risques pour venir étudier à Kégnéko », a-t-il expliqué.

Poursuivant, Dr Mamadou Sow explique que chaque année, les citoyens des deux sous-préfectures sont exposés à de grands risques en traversant le pont.

« Chaque année qui passe, il n’y a pas une seule saison hivernale sans pour autant qu’il y ait au moins deux ou trois victimes. Tout récemment, la nouvelle stratégie qui a été mise en place, c’est de poster là, aux rebords, des gens pour réceptionner les élèves qui vont à l’école et les attendre aussi pour leur retour. On poste toujours deux à trois personnes. ça, c’est pour les aider à traverser pour éviter les cas de décès. Ce pont à un intérêt économique fondamentale. Il va servir de liaison entre les deux sous-préfectures, mais au-delà, il pourrait aussi servir pour se rendre en Sierra Leone. Aujourd’hui il y a un projet où les deux sous-préfectures tendent les mains. Les cotisations ont même débuté. Je suis profane en la matière, mais j’estime que c’est un coup qui va coûter beaucoup de milliards, afin de pouvoir réaliser un pont définitif. Comme vous l’avez constaté, on peut estimer la longueur de ce pont à plusieurs dizaines de mètres », a dit Dr Mamadou Sow.

Par ailleurs, le président de ADK a demandé l’aide de l’État, des ONGs et des personnes de bonne volonté pour la réalisation d’un pont.

« En ma qualité de président de l’Association pour le Développement de Kégnéko (ADK), je ne fais que tendre la main, à l’image de plusieurs confrères qui sont passées avant moi, pour demander à l’État, aux personnes de bonne volonté, demander aux ONGs nationales et internationales de secourir ces citoyens, de soutenir et de porter une grande assistance à ces communautés qui sont relativement pauvres, en vue de faire de ce pont, un pont définitif. La réalisation de ce pont pourrait non seulement nous épargner des cas de décès multiples, mais aussi, il facilitera les échanges commerciaux entre les deux sous préfectures », a-t-il fait savoir.

Mariama Barry pour Guineematin.com

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