Constitution de 2010, CENI technique, gouvernement de consensus : ce que Dr Faya demande au CNRD

Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral

Le président du Bloc Libéral a livré de nombreuses recettes pour permettre à la Guinée de sortir de la transition, de plus en plus marquée par le doute et des incertitudes. A l’occasion d’une conférence de presse animée ce mardi, 17 décembre 2024, à Conakry, Dr Faya Millimono a mis en garde contre toute organisation des élections en Guinée par l’actuel Ministère de l’Administration du Territoire « au regard de son caractère partisan ». Il a sollicité l’actualisation de la Constitution de 2010 mais aussi la mise en place d’un gouvernement de mission et de consensus pour parachever la transition actuelle qui commence à tanguer, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Sans détour, Dr Faya Millimono propose que la constitution de 2010 soit révisée et soumise au vote référendaire du peuple pour marquer une étape décisive dans cette transition. Pour lui, cette démarche offrirait une base solide pour rétablir l’État de droit et permettre à la Guinée de réintégrer pleinement la communauté internationale. « Les Guinéens attendent depuis trois ans de voir l’élaboration d’une constitution permettant d’aller aux élections. L’attente ne peut plus durer et la transition doit prendre fin par un retour aux institutions démocratiques. Car, si cette transition échoue, c’est la Guinée qui échouera et, si elle réussit, la Guinée sera enfin lancée sur la voie d’un État normal et tous les Guinéens gagneront. C’est pourquoi nous proposons que la constitution de 2010 soit révisée et soumise au vote référendaire du peuple pour mettre véritablement la transition sur la voie du retour de la Guinée dans le concert des nations », affirme le président du Bloc Liberal.

Par ailleurs, Dr Faya a dénoncé le caractère partisan du Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Confier l’organisation des prochaines élections à ce ministère est une menace pour notre pays. Il a insisté sur la nécessité de réformer en profondeur le processus électoral pour garantir la transparence et restaurer la confiance des citoyens. « Les promesses de rétablissement d’un ordre constitutionnel et l’organisation d’élections libres et transparentes n’ont pas été respectées. Il serait dangereux et conflictuel de laisser le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation actuel organiser des élections en raison du caractère partisan de l’administration guinéenne. Ainsi, le BL propose une nouvelle CENI technique, autonome et administrative, placée sous la responsabilité d’un conseil d’administration composé de représentants de la société civile, du gouvernement et des partis politiques. La composition et le mandat de la CENI et du conseil d’administration, ainsi que leurs attributions et modalités de nomination seront définis par une loi. Cette nouvelle CENI sera soutenue par des réformes électorales pour garantir la transparence et l’équité des élections à venir. Ce qui pourrait renforcer la confiance dans le processus politique », a-t-il déclaré.

Pour prévenir les crises de confiance et renforcer la cohésion nationale, Dr Faya Millimono plaide pour la mise en place d’un gouvernement de mission. « Les guinéens doivent tout faire pour que cette transition soit la dernière. Ils ne doivent pas l’observer de loin ; ils doivent s’en approprier et s’y impliquer à tous les niveaux de l’échelle sociétale pour apporter leur part de contribution à l’édifice national. C’est pourquoi il sera louable de mettre en place un gouvernement de mission et de consensus pour parachever la transition. A ce titre, le BL demande d’associer et d’impliquer davantage les forces vives (Partis politiques, Société civile et Armée) à la gestion de la transition en acceptant de mettre en place un gouvernement inclusif, de mission et de consensus, pour atténuer et anticiper toutes les futures crises de confiance » a-t-il suggéré.

Dr Faya Millimono a conclu en exhortant le CNRD à prendre des mesures concrètes pour répondre aux attentes des guinéens. Il a rappelé que l’échec de la transition aurait des conséquences graves pour l’ensemble du pays, mais qu’une réussite ouvrirait la voie à une Guinée plus juste, démocratique et prospère.

Abdoulaye N’koya SYLLA et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

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