Guinée : Dr Faya plaide pour une rectification de la transition et condamne les ambitions présidentielles de Mamadi Doumbouya

Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral

Le président du Bloc Libéral n’a pas fait dans la dentelle ce mardi, 17 décembre 2024 en ce qui concerne la gestion du pays par la junte militaire du CNRD. En conférence de presse, Dr Faya Millimono a remué le couteau dans la plaie, dénonçant les velléités de candidature du Général Mamadi Doumbouya et la volonté de s’éterniser au pouvoir. L’acteur politique a également tiré à boulets rouges sur les institutions africaines et internationales qui ont fui leurs responsabilités face à la crise de confiance qui prévaut dans notre pays, a constaté Guineematin.com à travers ses reporters.

Pour Dr Faya Millimouno, la Guinée doit s’engager résolument sur la voie du développement, de la démocratie et de l’État de droit. Cela passe par une gouvernance responsable et une consolidation du système démocratique. Le Bloc Libéral appelle ainsi à une action concertée pour redresser la trajectoire de la transition et garantir son succès d’autant plus que la junte a démontré ses limites. « Au regard des échecs du CNRD et de son gouvernement évoqué, la transition, telle que menée, est dans l’impasse et au bord du précipice. Il y a un désir commun chez la majorité des guinéens de réinventer une nouvelle Guinée, celle du développement inclusif, de la justice pour tous, de la démocratie et de l’État de droit. La Guinée à laquelle aspirent les guinéens, c’est une Guinée maîtresse de son destin, un pays de l’effort, de l’entente, une République et une nation apaisées, pétries des principes de justice, de redevabilité et de responsabilité. Ainsi, nous devons agir avec lucidité et intelligence collective pour que la transition actuelle n’échoue pas. C’est dans cette logique que le Bloc Liberal appel à l’action pour la rectification de la trajectoire de la transition en cours », a lancé le président du BL.

En outre,  Dr Faya Millimono a également mis en garde contre une éventuelle candidature du Général Mamadi Doumbouya aux prochaines élections, eu égard aux engagements et au contenu de la charte de la transition. Il a rappelé les leçons des événements du 28 septembre 2009, lorsque la candidature de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara avait conduit à des violences tragiques. Selon lui, le respect des engagements pris envers le peuple guinéen est essentiel pour préserver la stabilité du pays. « Les velléités de candidature du Général Mamadi Doumbouya sont évidentes dans les discours publics, les affiches omniprésentes de son image et les mouvements de soutien orchestrés à travers le pays. Le macabre tournoi de N’Zérékoré, qui s’est soldé par un lourd bilan humain, doit nous alerter sur les risques majeurs auxquels le pays est exposé », a-t-il souligné.

Par ailleurs, le leader du Bloc Libéral n’a pas épargné la communauté internationale, critiquant son indifférence face aux violations des droits humains et à la répression politique en Guinée. Il s’agit notamment de la passivité des institutions telles que l’Union Africaine et la CEDEAO, ainsi que le soutien implicite de certains acteurs internationaux cherchant à protéger leurs intérêts économiques dans le pays. « L’indifférence de la communauté internationale à l’égard de la situation politique qui prévaut en République de Guinée soulève des questions cruciales sur l’engagement des acteurs mondiaux en matière de droits de l’homme et de démocratie. Le 5 septembre 2021, la junte militaire, dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, a pris le pouvoir en promettant des réformes politiques et démocratiques et une transition vers un gouvernement civil. Or, les violations des droits humains et la répression des opposants politiques qui en ont résulté, ainsi que l’absence de progrès vers un retour à la démocratie, ont trahi cet engagement. La réponse de la communauté internationale a été variée. D’un côté, certaines organisations, comme l’Union Africaine et la CEDEAO, ont condamné le coup d’État et appelé à un retour à l’ordre constitutionnel, mais les mesures concrètes prises ont souvent été insuffisantes. De l’autre côté, certains acteurs de la communauté internationale ont préféré protéger leurs intérêts en Guinée (mains mises sur les ressources naturelles) en cautionnant les violations des droits humains, la mal gouvernance, la corruption et les velléités du Général Mamadi Doumbouya à s’éterniser à la tête du pays. La Guinée, malgré les graves violations des droits humains et des libertés fondamentales, est vite réintégrée dans les instances internationales comme la Francophonie au mépris des valeurs démocratiques », rappelle-t-il.

Dans son discours, Dr Millimono a appelé à une prise de conscience collective pour sauver la transition en cours. Il a exhorté le CNRD à respecter ses engagements, à renoncer à toute tentative de s’éterniser au pouvoir et à restaurer la confiance du peuple guinéen.

Abdoulaye N’koya SYLLA et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

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