Un violent incendie s’est déclaré lundi, 16 décembre 2024 au marché de Lambanyi, dans un hangar rempli de sacs de charbon. La valeur de cette marchandise, appartenant à plusieurs commerçants, dont Fatoumata Binta Barry, est estimée à plus de 30 millions de francs guinéens. Cet événement tragique a laissé les commerçants dans le désarroi et a mobilisé toute la communauté environnante pour limiter les dégâts.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place par un reporter de Guineematin.com, un court-circuit serait à l’origine de cet incendie. Les flammes se sont rapidement propagées, consumant une grande partie des sacs de charbon entreposés. Face à la violence du feu, les commerçants et riverains se sont d’abord mobilisés sans attendre les sapeurs-pompiers.
« Nous étions ici jusque tard dans la soirée. Quand nous sommes rentrés à la maison c’est de là-bas qu’on nous a fait comprendre que le feu a pris le marché. C’est ainsi que nous, nous sommes dépêchés sur les lieux et avons appelé les sapeurs-pompiers qui ont largement tardé avant de venir. Sans les jeunes et les enfants, le drame allait être encore plus grave », a expliqué Iya Sylla, administratrice adjointe du Marché de Lambanyi.
Les sapeurs-pompiers sont arrivés plusieurs minutes après le début de l’incendie. Cependant, leur intervention s’est rapidement heurtée à un manque d’eau. Thierno Boubacar Diallo, chef de la zone du Marché, où, l’incendie est survenu a exprimé son amertume face à la lenteur des secours et l’insuffisance d’équipements et a salué la bravoure de la population qui a empêché que le pire n’arrive.
« On a appelé les sapeurs-pompiers qui n’ont pas décroché à la minute mais c’est la brave population qui nous a aidé pour que notre marché soit en sécurité. Vraiment je remercie les femmes et la jeunesse du marché. Tout le monde a travaillé pour qu’il ait la paix », a-t-il salué.
Pendant ce temps, les habitants du quartier, femmes, enfants et jeunes, ont pris les choses en main, puisant de l’eau dans des bidons et des seaux pour aider à contenir les flammes. Dans cet élan de solidarité, un jeune homme du nom de Thierno Salmane Diallo s’est blessé en participant aux efforts de secours. Visiblement en colère, il a dénoncé l’impréparation des autorités face à ce genre de situation.
« On a appelé les pompiers pendant une heure du temps, ils ne sont pas venus. On était obligés de se mettre dans le feu pour pouvoir aider nos mères. Donc, ils n’ont qu’à revoir leurs horaires et ce qu’il faut faire pour venir vite dans ces genres de situation. Nous, nous sommes fatigués, moi je suis blessé. Ils (sapeurs-pompiers) sont là aussi mais il n’y a pas d’eau, on est obligés d’aller prendre de l’eau chez nous », s’indigne-t-il.
Parmi les victimes de l’incendie figure Fatoumata Binta Barry, une veuve dont les sacs de charbon étaient son unique source de revenu.
« Cette marchandise qui vient d’être consumée, c’est aujourd’hui à 16h que je l’ai reçu. Il s’agit de plus 800 sacs de charbon. Je devrais revendre tout cela ensuite j’envoie l’argent des créanciers et c’est avec les bénéfices que je prends soins de mes enfants. J’ai l’habitude d’écouler des marchandises de ce genre jusqu’à 30 à 40 millions de francs guinéens », a-t-elle confié en larmes, sous le regard impuissant des administrateurs du marché.
Au moment où nous quittions les lieux, les flammes avaient été maîtrisées grâce à la mobilisation exemplaire des riverains. Cependant, cette tragédie relance le débat sur la nécessité d’équiper les sapeurs-pompiers et de sécuriser les installations électriques dans les marchés pour prévenir de tels drames. Cet incendie met en lumière les défis persistants liés à la gestion des catastrophes en Guinée et souligne l’urgence d’investir dans des infrastructures adaptées pour protéger les biens et les vies des citoyens.
Lamine Kaba pour Guinéematin.com
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