Malgré le démenti apporté par le ministre porte-parole de la présidence de la République, le débat sur l’installation d’une base militaire française en Guinée ne s’estompe pas. Dans l’émission “On fait le point”, diffusée dans la soirée d’hier lundi, 16 décembre 2024, sur les ondes de la radio nationale (RTG), le ministre de la Défense nationale a fermement démenti toute velléité d’installation d’une base militaire d’une quelconque puissance étrangère sur le territoire national. Le Général Aboubacar Sidiki Camara a martelé que la Guinée n’en avait pas besoin et que notre pays dispose des moyens nécessaires pour assurer et garantir sa propre défense, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
« Pour qu’un État puisse céder une partie de son territoire à une puissance étrangère, il faut que les habitants de ce territoire votent par référendum cet accord. L’affaire de base militaire n’est pas une affaire militaire, c’est une affaire politico-diplomatique. Donc, il n’en est pas question. Ça n’a jamais existé. Et je prie le bon Dieu que même nos arrières petits-enfants, que ça n’existe pas à leur temps. Parce que ça ne ressemble pas à l’histoire de la République de Guinée », a dit le ministre de la Défense, alias Idi Amin.
En outre, le Général Aboubacar Sidiki Camara a souligné le « caractère guerrier » du peuple guinéen, rappelant les nombreuses victoires remportées par les armées guinéennes au cours de l’histoire. « Ce ne serait pas du tout mauvais, mais à condition qu’on en ait besoin. Est-ce qu’on en a besoin ? Pour le moment, la Guinée n’en a pas besoin. Le guinéen est naturellement guerrière. Notre présence à nos frontières suffit à elle seule. La Guinée est le seul pays en Afrique qui est intervenu dans 15 pays. Soit pour rétablir leur souveraineté nationale comme le Bénin, soif pour conquérir leur indépendance nationale comme : l’Afrique du Sud, le Mozambique, l’Angola etc., ou pour restaurer leurs chefs d’État. C’est le cas de la Sierra Léone et du Liberia. Le Libéria, quand le président Williams Tolbert a été déstabilisé, c’est le président Ahmed Sékou Touré qui a détaché l’armée guinéenne pour aller le rétablir et garder son territoire. Dès que l’armée guinéenne a quitté le pays, ça n’a pas fait deux ans, il y a eu coup d’État et il a été assassiné. Nous, nous n’en avons pas besoin. Nous avons besoin de partenaires techniques, parce que seuls, nous ne pouvons pas tout faire. Nous avons formé l’armée entière d’autres pays. Tous les grands leaders de l’ANC, Nelson Mandela et autres, ont été tous formés à Kindia ici. Moi j’ai été formé avec les derniers combattants de l’ANC en 1990 à Kindia. Donc, on n’a pas besoin de base, on a besoin de partenariat » , a expliqué le ministre « Idi Amin ».
Cette déclaration du ministre guinéen de la défense est tenue dans une émission télévisée, consacrée à l’opération de redevabilité initiée par le gouvernement vis-à-vis du peuple. Elle intervient dans un contexte de tensions croissantes entre certains pays de la sous-région ouest-africaine et les anciennes puissances coloniales, notamment en ce qui concerne la présence militaire étrangère sur le continent.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
Tél. : 626-66-29-27