La sous-préfecture de Sangarédi, située dans la région de Boké, composée de 11 districts, fait face à un problème majeur en matière d’information et de communication. Bien que la ville connaisse un certain développement, notamment grâce à l’expansion urbaine et à son statut de zone minière, elle est dépourvue d’une radio communautaire. Cette situation soulève de vives préoccupations au sein de la population, qui ne s’informe que grâce aux réseaux sociaux. Interrogés par un reporter de Guineematin.com ce mardi, 17 décembre 2024, les responsables des jeunes et des femmes interpellent l’État, plus particulièrement le ministre de la Communication, sur la nécessité de doter Sangarédi d’une radio communautaire.
Mamadou Pathé Barry, représentant sous-préfectoral du Conseil national des jeunes (CNJ) de Guinée à Sangarédi, a laissé entendre que la mise en place d’une radio à Sangarédi communautaire répond à une nécessité urgente pour le développement.
« Le cas d’une radio à Sangarédi aujourd’hui est vraiment quelque chose de pertinent pour les communautés, car c’est dans l’orientation de ce qu’on appelle l’information et la communication. Sangarédi abrite aujourd’hui les quatre plus grands districts de la commune, qui sont en élargissement à tout moment. Donc aujourd’hui, Sangarédi mérite d’avoir une radio en termes de communication, pour que toute la population puisse connaître et comprendre les réalités qui se passent à l’intérieur de la ville. Effectivement, les gens se contentent ici d’affiches, de publications sur les téléphones, et des appels téléphoniques et messages. Et nous savons que ce n’est pas tout le monde qui est instruit. Donc, certaines personnes nécessitent une communication qui passe par la radio. Si nous avions une radio à Sangarédi, toutes les informations et affiches qui se font au niveau de la commune, ainsi que celles des autres périphéries, pourraient vraiment être partagées, et nous serions informés de ce qui se passe partout. C’est une question très préoccupante pour les parties prenantes et les personnes sur place, notamment la jeunesse consciente. Parce que, lorsque l’on dispose de la bonne information, on peut avancer et agir en fonction de celle-ci. Mais s’il n’y a pas d’information, certains se retrouvent exclus de la communauté, non pas par choix, mais à cause de l’absence de communication et d’information. En tant que représentant de la jeunesse au niveau sous-préfectoral du Conseil National des Jeunes de Guinée, je voudrais que les autorités mènent les démarches nécessaires pour créer une radio à Sangarédi. Avoir une radio à Sangarédi est une opportunité pour la jeunesse, car lorsque celle-ci est bien informée, cela devient une bonne chose et peut éviter bien des problèmes. Actuellement, ce sont seulement les jeunes qui se déplacent vers les communes ou la sous-préfecture pour s’informer. Mais s’il y avait une radio, les onze districts environnants pourraient être informés de ce qui se passe », affirme-t-il.
Hadja Nénè Oumou Barry, présidente des femmes parlementaires à Sangarédi, estime également que le manque d’une radio communautaire représente une lacune. Elle lance un appel au président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya.
« Je parle au nom de la sous-préfecture, au nom des structures étatiques, des femmes, et des jeunes. Sangarédi est une sous-préfecture enclavée. Nous n’avons pas d’ouverture vers d’autres villes, telles que Télimélé et autres. Il y a un projet de reprofilage de la route, mais cela n’a pas été réalisé. En termes de communication, il y a un sérieux problème. Car toutes les informations passent généralement par les mosquées, qu’elles soient liées à l’école ou à un problème social. Toute information passe par les mosquées. Et ce n’est pas tout le monde qui va à la mosquée. La radio communautaire ici à Sangarédi est une nécessité incontournable. Pourquoi ? Parce qu’avant, il y avait la radio de la CBG. À travers la CBG, nous recevions les informations. Tout ce qui se passait au niveau de la sous-préfecture passait par la radio, et les gens y donnaient des informations. Cette latitude nous avait été donnée par la CBG. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé. Si c’est l’État qui n’a pas apprécié la présence d’une radio venue de la CBG à Sangarédi, il y a eu des malentendus et la CBG a fermé la radio. Je crois qu’à l’époque, si je me rappelle bien, nous avions fait beaucoup de démarches pour que l’État accepte que cette radio revienne. Le bâtiment, le local, tout est toujours là, mais c’est une décision de l’État. Ce qui manque, c’est la mise en place de cette radio ici. Et cela est très important pour nous. Je demanderai sincèrement à l’État, je sais que le Président Mamadi Doumbouya est très apprécié pour ses actions, il a l’œil aiguisé pour repérer les problèmes dans tout le pays. Partout, où il y a un problème critique, il est présent. Il a ouvert des routes, ce qui est un excellent moyen de communication, car c’est à travers les routes que nous pouvons échanger l’alimentation et les cultures venant des villages vers la ville. Donc, cette radio à Sangarédi est incontournable. Nous voulons adresser nos doléances au ministre de la Communication, afin qu’il fasse tout son possible pour penser à Sangarédi et remettre en place cette radio. Ce qui nous permettra de communiquer plus facilement et de partager nos problèmes, afin que tout le monde soit informé des problèmes », a dit Hadja Nénè Oumou Barry.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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