Un ressortissant camerounais, du nom de David Bakongo, qui se dit juriste consultant, était à la barre de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) hier mercredi, 18 décembre 2024. Il est poursuivi pour occupation illégale, destruction de l’environnement, évasion et harcèlement moral. Devant la Cour, représentée par le président Yaghouba Conté, le prévenu a nié l’ensemble des charges formulées contre lui, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
David Bakongo, né le 12 octobre 1970 au Cameroun, est domicilié au quartier Boulbinet, dans la commune de Kaloum. Marié et père de deux enfants, il fait face à des accusations d’occupation illégale, de destruction de l’environnement, d’évasion et de harcèlement moral.
Appelé à la barre, David Bakongo a insisté sur sa profession de juriste consultant. Il affirme être l’intermédiaire de plusieurs sociétés minières internationales en Guinée, facilitant l’obtention de permis de recherche et d’exploitation de la bauxite auprès des autorités compétentes. Parmi ces entreprises figurent des noms comme la CBG, la GGE et Guinée Bauxite. « Je suis consultant de la société Guinée Bauxite. Mon rôle consiste à les guider dans leurs démarches administratives et à répondre aux courriers officiels en leur nom. Je ne suis ni employé ni directeur de cette société. J’agis uniquement en tant que mandataire », a-t-il précisé à la barre.
Répondant aux questions de la Cour et du ministère public, il réitère ses propos. « Je suis consultant de la société Guinée Bauxite. C’est moi qui l’ai faite venir en Guinée. C’est moi qui l’ai également conduite dans les différents départements ministériels pour la mettre en contact avec les autorités. Mon travail, c’est pour aider les sociétés minières à avoir des titres et des permis de recherche de la bauxite en Guinée ainsi que pour avoir un partenaire sûr dans le pays avec lequel elles peuvent collaborer. Je ne suis ni directeur de Guinée Bauxite, ni son employé. Je reconnais avoir été interrogé le jeudi, 2 mai 2024, à la direction générale des investigations judiciaires de la gendarmerie. Oui, je reconnais avoir déclaré que je suis mandataire de plusieurs sociétés minières que j’ai fait venir en Guinée et dont je suis le répondant devant les autorités. Parmi ces sociétés figurent entre autres, la CBG, la GGE et Guinée Bauxite. J’ai le mandat de répondre aux courriers que les autorités écrivent aux sociétés. Le mandat se trouve à mon bureau qui se trouve à l’hôtel Kaloum », a déclaré le prévenu David Bakongo.
Au fil de l’audience, la Cour a constaté que David Bakongo peinait à s’exprimer clairement, sa voix affaiblie compliquant sa défense. Pour garantir la clarté des débats, la Cour a décidé de renvoyer l’audience au 23 décembre 2024.
Ce procès met en lumière les enjeux complexes liés à l’industrie minière en Guinée, où des intermédiaires jouent souvent un rôle clé dans les négociations entre investisseurs étrangers et autorités locales. L’évolution de cette affaire sera suivie de près, car elle pourrait poser un précédent en matière de responsabilité des consultants dans le secteur minier guinéen, très convoité.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com