Détournement de 700 milliards de francs guinéens aux Douanes ? Les débats devant la chambre spéciale de contrôle de l’instruction de la CRIEF

Cour de répression des infractions et financières

Ce jeudi, 19 décembre 2024, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ouvre le dossier relatif au détournement présumé de 700 milliards GNF aux Douanes. À l’affiche, le Général Moussa Camara, directeur général des Douanes, suspendu, accompagné d’une troupe de neuf hauts gradés des soldats de l’économie, tous accusés de faux et usage de faux en écritures publiques et authentiques, corruption, atteinte au système informatique de la Douane, enrichissement illicite, concussion, cybercriminalité et complicité, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Des grades et des milliards. 

Le casting impressionne. Généraux, colonels et lieutenants-colonels, mais aussi un commandant et un capitaine, tous derrière les barreaux, alignés comme un bataillon en pleine débâcle. Au cœur des accusations, détournement présumé de 700 milliards de francs guinéens au préjudice de l’Etat guinéen.

Si le montant de 700 milliards donne le vertige, les accusations donnent, elles, un avant goût d’arnaque digne d’un film hollywoodien. Mais ici, pas de scénaristes ni de producteurs, seulement la justice guinéenne représentée par le président de la Cour, Aboubacar Conté, assisté de ses fidèles lieutenants, les  assesseurs Thierno Sadou Bah et Seydou Doumbouya, d’un côté, et de l’autre, le ministère public et les avocats de la partie civile.

L’audience promet des révélations lumineuses et des débats animés, d’autant plus que les accusés ont, semble-t-il, multiplié les talents et ce, entre présumées falsification de documents publics et infiltration du système informatique, apprend-t-on.

Ils auraient rivalisé d’ingéniosité pour gonfler leurs comptes personnels au détriment des caisses de l’État.

La défense, quant à elle, s’active à décrédibiliser les accusations, criant au complot et dénonçant des « placements en détention provisoire abusifs ».

Pendant ce temps, le ministère public et l’Agent judiciaire de l’État affûtent leurs armes, bien décidés à récupérer ce pactole perdu dans les méandres des paradis fiscaux (ou sous quelques matelas en Guinée, qui sait) ?

Une affaire qui passionne mais qui inquiète aussi. Dans les rues de Conakry, le dossier alimente les débats. « 700 milliards, c’est quoi ça ? », s’interrogent des citoyens dans les rues et les cafés « On aurait pu construire des hôpitaux, des écoles ou même refaire nos routes ! », affirment certains.

Et pourtant, à chaque affaire de détournement, c’est comme si la barre symbolique des milliards volés ne faisait qu’augmenter, au point qu’on en oubliait presque les réalités économiques du pays.

Ce jeudi, la CRIEF ne rendra sans doute pas son verdict final. Il s’agira d’examiner les ordonnances de dessaisissement et de renvoi, ainsi que les appels contre les placements en détention.

A rappeler que GL. Moussa Camara, Col. Macky Agreby Diallo, Col. Lancinet Sidiki Conde, LTN-col. Fodé Camara, Col. Fadensen Keita, LTN-Col. Mohamed Baba Bamba Kaba, LTN-Col. Kadiatou Diallo, LTN-Col. Ousmane Oularé, Capt. Mamadou Bailo Diallo, Cdt. Léonie plegne accusés dans cette affaire sont tous placés en détention.

Affaire à suivre !

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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