La journée internationale des personnes handicapées a été célébrée en différé en Guinée hier mercredi, 18 décembre 2024. A la cité de solidarité à Taouyah dans la commune de Ratoma (Conakry), plusieurs membres du gouvernement guinéen et des partenaires techniques et financiers du pays y ont pris part. A cette occasion, Ousmane Diané, chargé des plaidoyers à la fédération guinéenne pour la promotion des associations des personnes handicapées et porte-parole des personnes handicapées, en a égrené les difficultés auxquelles lui et de nombreuses autres personnes en situation de handicap sont confrontés au quotidien. Il a rappelé notamment qu’ils ont du mal à trouver du travail et avoir des moyens pour éduquer leurs enfants, rapporte Guineematin.com à travers.
Guineematin.com vous propose le discours de la fédération guinéenne pour la promotion des associations des personnes handicapées lu par Ousmane Diané.
DISCOURS DES PERSONNES HANDICAPEES
LA FEDERATION GUINEENNE POUR LA PROMOTION DES ASSOCIATIONS DES
PERSONNES HANDICAPÉES (FEGUIPAH)
Excellence Monsieur le Ministre de de l’économie et des Finances
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique et consulaire :
Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions nationales et internationales ;
Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs les leaders des Organisations des
Personnes handicapées OPH ;
Monsieur le Président de la FEGUIPAН ;
Chers pensionnaires de la Cité Solidarité ;
Chers collègues personnes handicapées
Mesdames et messieurs ;
Ce jour 18 décembre 2024, notre pays célèbre en différé la journée internationale des personnes handicapées, instituée par les nations unies depuis 1992. C’est un grand honneur et un réel plaisir pour moi, au nom de la Fédération Guinéenne pour la Promotion des Associations des personnes handicapées FEGUIPAH, d’exprimer ici la voix des personnes handicapées de notre pays. Par la même occasion, d’exprimer toute notre gratitude aux autorités de la refondation, à sa tête le Général d’Armée Mamadi DOUMBOUYA pour l’intérêt porté à cette célébration.
Nous nous réjouissons de multiples efforts que les autorités guinéennes ne cessent de fournir pour le rayonnement de la cause des personnes handicapées. D’autant qu’appuyer les personnes handicapées constitue un devoir qui nous incombe à tous.
Nous sommes assurés d’avance que les efforts d’accompagnement seront déployés et multipliés par chacun en vue d’une amélioration continue des conditions de vie des personnes handicapées.
En effet, à l’instar de la situation mondiale, les Personnes
Handicapées représentent une frange non négligeable de la population guinéenne.
Cependant malgré leur importance numérique, elles sont confrontées à des difficultés aiguës réduisant ainsi leur participation au développement. Ces difficultés sont entre autres :
1- Difficultés d’accès au financement des micro-projets ou aux crédits en faveur des entrepreneurs, artisans et artistes handicapés ;
2- La faible prise en compte des personnes handicapées dans le processus de développement économique, social, culturel, sportif et politique ;
3- Les difficultés d’accès des personnes handicapées diplômées à la fonction publique et dans les entreprises privées ;
4- L’absence de traitement spécifique dans les services publics
et privés ;
5- L’insuffisance des centres de formation aux petits métiers ;
6- Les difficultés d’accès à un logement décent ;
7- Le déficit d’accès aux services sociaux de base ;
8- L’absence de statistiques fiables sur la répartition des personnes handicapées sur le territoire national.
En Guinée, la situation des personnes handicapées reste caractérisée par les conditions de vie précaires liées à l’accès au logement, au transport, au travail et à la santé.
Comme nous le savons bien, pour la célébration de cette année, notre pays a choisi comme thème de réflexion et d’expérimentation : « Pour une société inclusive, levons les obstacles à l’accessibilité ». En s’inscrivant à juste raison dans cette logique, les organisations des personnes handicapées clament haut et fort :
– Oui à l’accessibilité à l’information pour les déficients sensoriels (Non- voyants, mal voyants, sourds et sourds-muets) !
– Oui à l’accessibilité aux bâtiments publics et privés, ainsi qu’aux infrastructures routières et aux espaces publics !
– Oui à l’accessibilité à l’emploi en faveur des centaines des
jeunes filles et garçons diplômés des institutions d’enseignements supérieurs, professionnelles et techniques du pays !
– Oui à l’accessibilité aux moyens de transports publics et privés !
– Oui à l’accessibilité au logement décent qui garantit la dignité de l’homme.
Bref, l’accessibilité reste et demeure un droit humain pour l’ensemble des personnes handicapées.
Mesdames et Messieurs,
Le coût de l’exclusion des personnes handicapées doit être considéré à la fois au niveau individuel et au niveau de la société dans son ensemble. Or, ce coût représente un fardeau écrasant et destructeur. C’est pourquoi, il est important d’inclure le handicap dans les actions de développement en vue de lutter contre le fléau de la pauvreté. La pauvreté est la source de la mendicité, de l’exploitation des enfants handicapés et des enfants à parents handicapés.
Nous avons l’espoir qu’à la sortie de cette cérémonie, toutes les parties prenantes prendront des dispositions utiles pour faire valoir le droit des personnes handicapées à tous les niveaux de la vie sociale, économique et culturelle.
Mesdames et Messieurs,
Quand vous posez la question de savoir : Que veulent les personnes handicapées » ?
Les personnes handicapées vous diront elles-mêmes :
Rien de spécial ! Rien d’extraordinaire ! Nous voulons simplement être en mesure d’aller à l’école, d’accéder à la bibliothèque, d’aller au cinéma, d’accéder aux moyens de transport en commun et d’accéder au logement décent.
Elles vous diront également, nous voulons avoir accès au bureau de vote, comme tout le monde, le jour des élections et participer à la vie politique et publique de notre nation.
Nous voulons pouvoir nous marier, travailler et avoir les moyens d’éduquer nos enfants. Nous voulons aussi accéder aux soins médicaux de bonne qualité à coût abordable. In fine, elles vous diront courageusement :
Nous souhaitons enfin être considérés comme des citoyens à part entière, des personnes humaines intégrées à la société, et non pas comme des individus à cacher dans les maisons, à prendre en pitié ou des individus demandant la charité des passants ».
Pour ce faire, les personnes handicapées demandent humblement au gouvernement guinéen, en particulier au Ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, qui a en charge la gestion de cette catégorie de la population, la mise en place des mécanismes d’application des lois qui font leur protection et leur promotion, des conventions et des déclarations auxquelles notre pays est souverainement parti.
La Convention des Nations unies relatives aux Droits des
Personnes Handicapées (CDPH) a pour objet de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de toutes les libertés fondamentales en faveur des personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.
Mesdames et Messieurs,
Je ne pourrais clôturer mon intervention, sans adresser des remerciements sincères à Son Excellence Monsieur le Président de la République, à Madame la Ministre, aux membres du gouvernement et responsables à tous les niveaux qui ne ménagent aucun effort pour le bien-être des personnes handicapées.
Vive les personnes handicapées de Guinée
Vive la solidarité Nationale
Je vous remercie.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com