Labé : le président de la HAC dénonce les « journalistes malfrats qu’il faut sortir de la profession »

Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC

Lors de sa récente visite à Labé, le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) a abordé plusieurs points, notamment la dépénalisation des délits de presse et la nécessité de lutter contre les abus dans la profession. Dans un discours franc et direct, Boubacar Yacine Diallo a rappelé l’importance du respect de l’éthique et de la déontologie dans l’exercice du métier de journaliste, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Le président de la Haute Autorité de la Communication s’est dit favorable à la dépénalisation des délits de presse, mais assortie de mesures dissuasives pour éviter les dérives. « Je penses que les journalistes doivent faire bonne impression pour ne pas donner raison aux partisans de la repénalisation. Moi, je suis contre la repénalisation. Je le proclame haut et fort, et pour ça, je n’ai pas de compte à rendre, c’est ma conviction. Par contre, il faut augmenter les contraventions. Parce que si vous dites à quelqu’un qu’il n’ira pas en prison, qu’il va payer 500 mille francs guinéens, parce qu’il a insulté quelqu’un, c’est injuste. Donc, s’il n’y a pas de peine privative de liberté, je suis pour, mais il faut qu’il y ait des montants dissuasifs pour les journalistes qui seraient tentés d’accuser des innocents. On ne peut pas faire du journaliste un hors-la-loi, parce qu’il constituerait, dans ces conditions, un danger et on ne peut le permettre. Donc, il faut qu’il y ait la juste mesure pour que le journaliste ne se croit pas comme un hors-la-loi. Le journaliste doit être plus responsable que tout le monde. Par ce qu’il s’est investi le droit de parler des autres. Et il n’a pas le droit de les insulter, ni de les diffamer ni de les calomnier. Il traite de l’actualité telle qu’elle se présente, c’est tout. Mais s’il outrepasse, il doit pouvoir être sanctionné comme quiconque », a déclaré Boubacar Yacine Diallo.

Par ailleurs, le président de la HAC a demandé de sortir de la corporation les mauvaises graines qui ternissent l’image de cette noble profession. Elles doivent être dénoncées et sorties du métier pour le bien de la presse. « Je pense que ce sont les journalistes qui doivent faire montre de responsabilité, pour dire aux gens qu’on peut leur faire confiance. Moi, je vous suggère de faire correctement votre travail. A supposer même que c’est repénalisé (les délits de presses, ndlr), quelqu’un qui fait correctement son travail, il ne sera pas en conflit avec la loi. C’est comme le bon citoyen. Celui qui vit correctement, il s’en fiche de savoir s’il y a un juge ou un procureur, il ne sait même pas s’il existe. Mais l’autre, le malfrat, lui, il a à faire à la justice. Il ne faut pas que le journaliste soit le malfrat. Et je regrette, il y a des journalistes qui sont des malfrats. Ils font tout ce qu’un journaliste ne fait pas. Et que même ce qu’un citoyen normal ne fait pas. Et ils le font de façon délibérée. Ça aussi, il faut le dénoncer. Si nous-mêmes, nous nous dénonçons, nous assainissons la presse. Si nous nous protégeons entre nous, nous fragilisons la presse. Je vous le recommande, si parmi vous il y a des gens qui font mal parce qu’ils ne connaissent pas, il faut les aider à apprendre. Mais s’ils font mal de façon délibérée, il faut les dénoncer et les sortir de la profession », a dit e président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo.

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com 

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