Le lycée Général Lansana Conté de Sangarédi fait partie des plus grands établissements de la préfecture de Boké. Mais, elle connaît de nombreuses difficultés allant de la pléthore dans les salles de classes au manque d’enseignants. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place, Ibrahima Kalil Diakité, le proviseur dudit lycée, est revenu sur ces difficultés avant d’interpeller les acteurs de l’éducation sur la conjugaison des efforts pour aboutir au succès.
Le Lycée Général Lansana Conté de Sangarédi compte 1887 élèves et 22 salles de classes. Soit une moyenne de 85 élèves par salle. Un casse-tête chinois pour tout le monde.
Ibrahima Kalil Diakité, proviseur dudit lycée, se félicite des actions entreprises par les autorités pour diminuer le manque d’enseignants. Cependant, l’école a encore besoin de 3 à 4 enseignants pour combler le déficit.
« À la réunion de la rentrée scolaire à Boké, les autorités ont mis à notre disposition tout le nécessaire, c’est-à-dire des cartons de craie, des cahiers et, de manière générale, toutes les fournitures que les enseignants peuvent utiliser. Tout cela était déjà en place, il ne restait plus que l’engagement des enseignants envers leur travail en classe. Cette année, le manque d’enseignants a été atténué grâce à l’implication des autorités, qui ont recruté des contractuels communautaires et certains enseignants de la fonction publique. Cela a permis de combler partiellement le manque, mais à ce jour, nous avons toujours besoin de 3 à 4 enseignants. Les autorités nous ont promis de faire tout leur possible pour répondre à ce besoin. Le manque d’enseignants n’a pas impacté le programme des cours, car nous avons augmenté le volume horaire de certains enseignants. En général, la charge horaire est de 18 heures, mais certains enseignants vont jusqu’à 24 heures pour couvrir le déficit. La DPE a promis de nous envoyer des enseignants prochainement, et nous attendons cela avec impatience. Dès l’ouverture, les préparatifs ont commencé. Les élèves sont venus plusieurs fois pour demander l’accès à la cour de l’école afin de réviser, et nous avons autorisé cela » a fait savoir monsieur Diakité.
Poursuivant, le proviseur a indiqué que plus de la moitié des candidats au niveau BEPC et BAC ainsi que les élèves des classes intermédiaires sont déjà inscrits en ligne, sur la plateforme dédiée. Mais, il évoque quelques difficultés concernant le transfert des élèves. « Le ministère a mis en place des plateformes où les élèves doivent être inscrits, en particulier ceux des classes intermédiaires et des classes d’examen, notamment pour le BEPC et le BAC. Les inscriptions sur ces plateformes ont commencé par des simulations le 15 octobre. Et le 28 octobre a marqué le début officiel de l’enrôlement des candidats aux examens sur toute l’étendue du territoire. Nous avons déjà enregistré plus de 50 % des candidats aux examens et des élèves des classes intermédiaires. Nous devons inscrire les élèves ayant réussi le BEPC pour qu’ils puissent entrer en 11ème année, ainsi que ceux ayant terminé la 6ème année et entrant en 7ème. Tous ces élèves ont reçu un numéro matricule, qui servira à l’avenir, remplaçant même le PV d’examen. Un problème demeure avec les élèves transférés. Certains viennent d’autres régions administratives, et nous n’avons pas toutes les informations nécessaires pour générer leurs numéros matricules. Sans ce numéro, le transfert ne peut pas être effectué, si l’école qui doit accueillir l’élève ne l’a pas. Cependant, la DPE nous a fourni un canevas à remplir avec les informations de l’élève pour que nous puissions remonter la liste. Ils nous ont assuré qu’ils feront tout pour enrôler ces élèves. En dehors de cela, nous n’avons pas d’autres soucis majeurs, car des tablettes nous ont été distribuées pour l’enrôlement des élèves. Avec la connexion Orange, nous travaillons sur cet enrôlement après les cours, à partir de 14h. La fermeture de la plateforme est prévue pour le 31 décembre 2024, et, avec notre rythme actuel, nous espérons terminer l’enrôlement d’ici la fin du mois », a-t-il souligné
Par ailleurs, le lycée Général Lansana Conté de Sangarédi rencontre des difficultés liées à la capacité d’accueil. Ibrahima Kalil Diakité a signalé qu’au moins trois à six nouvelles classes seraient nécessaires pour répondre à la demande. « Au lycée Général Lansana Conté, qui est actuellement le troisième plus grand lycée de la région de Boké en termes d’effectifs, le problème majeur reste les infrastructures. Chaque année, je le mentionne dans mon rapport de fin d’année. Nous avons besoin d’au moins trois nouvelles classes, voire six, si possible. Nous disposons de suffisamment d’espace dans la cour, et ces classes nous aideraient à réduire la surcharge dans les salles de classe. Beaucoup de parents à Sangarédi souhaitent que leurs enfants fréquentent le lycée Général Lansana Conté en raison de la qualité de l’enseignement, mais nous n’avons pas assez de place. Dès que les places sont occupées, nous ne pouvons plus accueillir de nouveaux élèves. Ce qui cause des mécontentements chez les parents. Cependant, lorsqu’on leur montre la réalité des salles de classe, ils comprennent notre situation et sont même prêts à nous soutenir auprès des autorités locales pour obtenir ces six nouvelles salles de classe dans le futur. Nous remercions les autorités pour les innovations qu’elles ont apportées dans l’administration scolaire. Je m’adresse également aux parents, car le problème de l’école dépend en partie d’eux. Nous, en tant qu’enseignants, avons une responsabilité, mais les parents aussi. Nous leur demandons de suivre de près les progrès de leurs enfants. L’école guinéenne gagnerait si les parents veillent sur leurs enfants à la maison. Quant aux élèves, je leur recommande de redoubler d’efforts et de rester informés pour apprendre et progresser », a-t-il lancé.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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