L’atelier de formation sur le montage des budgets et sur le civisme fiscal se poursuit à Coyah. Une initiative de l’ONG Aide et Action, à travers le projet Renforcement de l’engagement citoyen pour le civisme fiscal et l’amélioration de la transparence budgétaire (RECIFAT). Pour la journée de ce vendredi, 20 décembre 2024, deuxième jour des travaux, il a été question d’édifier les participants sur le fonctionnement du budget de l’État. Les bénéficiaires, composés de journalistes, de membres d’ONG et d’étudiants, se sont dit satisfaits par rapport au sujet abordé, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.
Mamadou Talibé Diallo, un des facilitateurs de l’atelier, a décliné les points essentiels abordés lors de cette deuxième journée.
« La journée d’aujourd’hui a été consacrée à l’élaboration du budget de l’État central. Donc, on a vu les principaux acteurs et le manuel de procédure, comment nous devons faire pour l’élaboration d’un budget, du début jusqu’à la fin, à partir de la primature jusqu’à l’assemblée nationale. Les différentes lois encadrent l’élaboration d’un budget, c’est-à-dire la loi de finances initiale (LFI), la loi de finances rectificative (LFR) et la loi des règlements. Ce sont des aspects très importants qui doivent être mis à la disposition du grand public, pour savoir comment nos gouvernants font pour élaborer le budget. Et aussi pas seulement pour l’élaboration, on a en partie abordé l’exécution du budget de l’État et nous avons vu les principaux acteurs intervenants dans l’exécution du budget. On ne peut pas parler de l’exécution sans parler de l’élaboration. Une fois l’élaboration achevée, une fois la loi de finances promulguée par le Chef de l’État, ce qui reste maintenant, c’est de connaître au moins les principaux acteurs dans l’exécution du budget de l’État. De ces principaux acteurs, nous pouvons retenir que ce sont les contrôleurs financiers et les ordonnateurs qui sont souvent les ministres à la tête des départements », a-t-il fait savoir.
Responsable du suivi et évaluation de l’ONG CEGUIFED de Faranah, Aboubacar Bangoura, participant à cet atelier, a fait un résumé des deux jours de formation qu’il a passés.
« La journée d’hier a été marquée par des échanges d’expériences, par rapport à un certain nombre de thématiques. On a fait deux séquences, la séquence liée à l’élaboration du budget des communes, et la deuxième concernait l’exécution des budgets au niveau des communes. On a dit que, c’est l’ensemble des conseillers communaux qui font l’élaboration des budgets qui va être approuvé par le préfet, mais pour le décaissement, c’est le maire qui l’approuve. En termes de gestion ou de décaissement, seul le receveur communal a l’habilitation d’ordonner toutes dépenses liées au niveau de la commune. Le budget des collectivités et celui de l’État, c’est le même schéma, mais c’est seulement les niveaux qui diffèrent. Par exemple, l’élaboration du budget de l’Etat est faite par l’ensemble des ministères sectoriels. Le Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère du Budget, le Secrétariat général du gouvernement et l’ensemble des autres secteurs ministériels qui y sont rattachés. Quand le budget est élaboré, ça se vote au niveau de l’Assemblée nationale. Quand c’est voté et validé, il y a ensuite le président de la République qui promulgue l’utilisation en apposant sa signature, pour dire que le projet est validé. Dans l’exécution du budget, le facilitateur a dit tout à l’heure, il y a des dépenses qui sont prévues et qu’on ne peut pas seulement faire le décaissement de l’argent, sans respecter les procédures, parce qu’il y a une manière de comptabilité que les gens doivent se référer pour se permettre de faire décaisser tel ou tel montant. Il a donné un exemple, si jamais un comptable public laisse de côté ces procédures et se permet d’effectuer un décaissement, il doit être sanctionné. Donc, il est normal qu’on respecte le contenu du manuel de procédures pour une question saine et transparente du budget de l’État tout comme le budget de la commune », a dit monsieur Bangoura.
Poursuivant, ce participant a exprimé ses souhaits, ses attentes au terme de cette formation d’une semaine.
« Mes attentes, c’est comprendre le contenu de l’ensemble des différentes séquences qu’on a vues. Avant, je connaissais la définition du budget ; mais aujourd’hui, ça m’a permis de me ressourcer davantage. Ensuite, à travers ces séquences, j’ai compris là où se limite le rôle de chaque acteur dans la gestion budgétaire, que ce soit la commune ou bien l’État. A la fin de la formation, si possible, que ça soit sanctionné par une attestation de participation. J’ai aussi un grand espoir que la deuxième rencontre va aussi nous donner d’outils possibles en termes de civisme fiscal pour qu’on puisse appliquer ça dans notre quotidien », a martelé Aboubacar Bangoura.
Également participante de cette formation, Maciré 1 Camara, étudiante en licence 3 sciences comptables et management à l’université de Kindia, a exprimé sa satisfaction.
« La journée d’hier m’a apporté beaucoup de choses. Par exemple, à l’université, quand on parle de budget, on parle généralement du budget de l’entreprise. Donc, j’avais une idée de comment on élabore le budget d’une entreprise, mais je n’avais pas une connaissance accentuée sur les budgets des collectivités. Donc, j’ai eu des précisions grâce à cette formation. Parce que j’en suis certaine, qu’avec les théories et les exemples pratiques que je viens de voir maintenant, avec l’intervention de plusieurs personnes, qui sont plus expérimentées que moi, je suis encore plus édifiée. Dans les explications, on m’a montré que le fonctionnement de l’État était bien élaboré alors que la gestion manquait. Par exemple, on donne des fonds, mais qui sont mal gérés ».
Mariama Barry pour Guineematin.com