Le Festival des Arts et de la Culture du Badiar (FESTAB) se poursuit dans la ville de Koundara dans l’enthousiasme. La journée de ce vendredi, 20 décembre2024, à l’occasion d’une conférence, des intervenants ont mis en lumière la richesse de la diversité culturelle et l’importance du changement de comportement pour un développement durable. Conférenciers et participants ont unanimement salué cet espace d’échanges, axé sur la promotion de la paix et du vivre-ensemble, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial sur place.
Le Père Clément Lonah, recteur de l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO) située à Conakry, a insisté sur l’importance de la diversité culturelle lors de sa conférence. Selon lui, cette diversité représente une richesse inestimable pour la région de Badiar et pour la Guinée dans son ensemble.
« Pendant ma présentation, j’ai démontré que la diversité culturelle, c’est avant tout la coexistence pacifique de plusieurs cultures qui s’enrichissent et se développent mutuellement. Lorsque des cultures se rencontrent, elles s’approprient certains aspects des autres, ce qui favorise leur évolution. Cependant, l’essentiel reste leur capacité à vivre ensemble dans l’harmonie, ce qui en fait un véritable levier pour la promotion de la paix », a introduit le père Clément Lonah.
Poursuivant, le guide religieux est revenu sur l’histoire de Koundara, dont le nom signifie « carrefour » en langue Koniagui. « Ce carrefour a permis à diverses cultures de se rassembler, notamment grâce aux voies de communication. Ainsi, des populations autochtones, telles que les Koniagui, les Bassari, les Badiaranké et leurs neveux, cohabitent aujourd’hui avec les Foulakounda, les Peuls, les Diakanké et d’autres ethnies comme les Guerzé, les Tomas ou les Kissi. Le FESTAB valorise cette diversité à travers des manifestations culturelles qui illustrent la richesse de notre région. Le charme du FESTAB réside dans la joie de vivre des habitants, qui participent à des événements comme le Sampatyé ou les danses traditionnelles des Bassari », a-t-il souligné.
Le deuxième conférencier, Dr Tambalou Robert Sarah, a abordé le thème de la communication et du changement de comportement en faveur d’un développement durable.
« Dans un monde devenu un village planétaire, adopter des comportements favorables est essentiel pour garantir la sécurité des biens et des personnes, condition sine qua non du développement. Cela passe par la lutte contre les détournements, la corruption et les comportements à risque comme la destruction de l’environnement ou la consommation de substances illicites », a expliqué Dr Tambalou.
Par ailleurs, il a mis en exergue l’importance de la communication dans ce processus « La communication permet l’échange d’idées et d’informations, mais elle doit aussi encourager des comportements responsables. Par exemple, chez les élèves, j’ai insisté sur la nécessité de prévenir les violences sexuelles, la prostitution et les violences basées sur le genre. Le changement de comportement est un travail de longue haleine, qui nécessite patience et engagement. Enfin, je salue les efforts de la transition guinéenne dans la lutte contre la corruption, tout en rappelant que les ressources détournées auraient pu être investies dans des secteurs essentiels comme l’agriculture ou l’élevage », a-t-il laissé entendre.
Pour Djénè Keita, élève en classe 11ème année Série Littéraire au lycée public de Koundara, la conférence a été enrichissante.
« J’ai appris comment adopter un bon comportement, éviter les rapports non protégés et conseiller mes amis. Je sais maintenant comment éduquer mes futurs enfants pour qu’ils soient des citoyens responsables », affirme-t-elle.
Même enthousiasme chez Djénab Diallo, lycéenne en classe de 11ème Série Littéraire. « Les conférenciers nous ont éclairés sur la richesse de la diversité culturelle de Koundara. Nous avons compris que des communautés comme les Badiaranké, les Koniagui, les Foulakounda et les Bassari vivent ensemble dans la solidarité et le respect. C’était un moment instructif que je partagerai avec mes proches », a-t-elle promis.
Depuis Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com
Tél. : (00224) 628 51 67 96