L’Alliance des Etats du Sahel (AES) a réagi aux conclusions du 66ème sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le Niger, le Mali et le Burkina désavouent ouvertement la main tendue faite à son endroit, sollicitant son retour dans l’organisation sous-régionale. Le trio accuse la France et certains pays ouest-africains de « manœuvres de tromperie », a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Bamako.
Les pays » souverains » conduits par des militaires se sont exprimés par communiqué dont le correspondant de Guineematin.com basé à Bamako a consulté la copie. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger accusent la France et certains dirigeants de la CEDEAO de chercher à nuire à leur alliance, malgré la conciliation censée s’étendre jusqu’en juillet 2025.
C’est ce qui ressort du communiqué du Collège des Chefs d’États de la Confédération des Etats du Sahel (AES), composé du Capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), du Général d’Armée Assimi Goïta (Mali) et du Général de Brigade Abdourahamane Tiani (Niger) qui se sont réunis. Ils accusent la France, soutenue par certains chefs d’Etat de la sous-région, de chercher à entraver « l’élan émancipateur » de leur alliance tripartite. Aussi, ils rejettent la décision de la CEDEAO de prolonger de 6 mois leur processus de retrait, qu’ils qualifient de manœuvre orientée pour d’éventuelles déstabilisations.
Le trio a aussi mis en garde contre les “manœuvres de tromperie” de la France, qui simulerait la fermeture de bases militaires pour les remplacer par un dispositif moins visible, perpétuant ainsi une “velléité néocoloniale”. Et de révéler des opérations de réorganisation et de regroupement de groupes terroristes dans la région, bénéficiant d’appuis financiers et logistiques étrangers visant à déstabiliser I’AES. Un plan en gestation dans le bassin du Lac Tchad, le Sahel et les zones frontalières entre le Niger, le Nigeria, le Bénin et le Burkina Faso, selon la déclaration.
Au vu de ces menaces, le Collège a pris 3 décisions majeures : la mise en état d’alerte maximale des forces de défense et de sécurité des pays membres ; la création d’un théâtre unique d’opérations militaires confédéral, en complément des théâtres nationaux existants ; un appel à la vigilance des populations de l’AES, les incitant à dénoncer tout fait suspect aux forces de sécurité et rejeter les propositions d’enrôlement dans les groupes terroristes.
Une sortie qui refroidit tout rapprochement avec la CEDEAO dont le médiateur, le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye espère encore un retour des 3 pays dans l’instance communautaire.
Keita Idrissa, correspondant de Guineematin.com au Mali