La troisième journée de l’atelier de formation sur le montage des budgets et le civisme fiscal, initié par l’ONG Aide et Action, a eu lieu le samedi, 21 décembre 2024, à Coyah. Elle s’inscrit dans le cadre du projet Renforcement de l’engagement citoyen pour le civisme fiscal et l’amélioration de la transparence budgétaire (RECIFAT) et regroupe de nombreux acteurs. La session consacrée au montage des budgets a pris fin ce week-end dans une atmosphère studieuse pour le plus grand bien des organisateurs et des participants, qui ont exprimé leur grande satisfaction, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.
Interrogé par notre reporter, Cheick Mohamed Touré, chef du projet RECIFAT, a apporté quelques précisions sur le sens du séquençage de la formation en montage de budgets et sur la fiscalité.
« Pour qu’on puisse aller sensibiliser sur la fiscalité, il faut savoir d’abord qu’est-ce que le budget et comment le budget est monté. Le budget ne compte que sur les recettes. C’est-à-dire les recettes internes de la Guinée. Ce que les bailleurs font et autres vient en appoint. Mais la principale mobilisation des recettes au niveau d’un budget dans un État, d’abord ça se passe à l’intérieur du pays. Donc, notre premier thème, c’était la budgétisation, comment elle se fait au niveau national, et au niveau des collectivités. Il faut d’abord qu’on comprenne cela. C’est ce qui va nous montrer combien de fois il est important que les guinéens s’acquittent de leurs obligations fiscales. Après cette première formation, à partir du lundi 23 décembre, il y aura une deuxième formation qui va être sur le thème du civisme fiscal. Là aussi, on verra comment on va pouvoir sensibiliser, informer les guinéens, afin qu’ils sachent, que c’est vraiment un devoir de payer les impôts, de payer les taxes », a-t-il expliqué.
Se réjouissant du bon déroulement de cette première partie de la formation, Cheick Mohamed Touré dit être satisfait de la qualité des interventions.
« Je suis d’autant plus satisfait que le public que j’ai eu en face s’est révélé être un public vraiment de qualité. Et les étudiants, les acteurs de la société civile, et les journalistes qui ont participé à cette rencontre, ils ont été à la hauteur et ont un niveau qui nous permettra, j’en suis convaincu, d’atteindre nos objectifs en matière de sensibilisation des populations. J’ai constaté une participation active et constante tout au long des 3 jours de l’atelier. Cela démontre une fois de plus de l’importance que les participants ont accordé au thème de la formation ».
Membre de la société civile de Forécariah, Mambolizno Saa Alain est l’un des participants à cet atelier. Désormais, il est bien édifié sur le montage du budget, confie-t-il.
« Pendant ces 3 jours de formation, nous avons vu qu’au niveau communal par exemple, il est incontournable qu’il y ait les 4 sessions du conseil communal. Pendant ces sessions, il est question que les conseillers se penchent sur le budget communal. Et quand ce budget est conçu par le maire et le receveur, il est obligé d’être voté au niveau communal. Quand il est voté, la commune dépose le budget au niveau du préfet qui entérine. Ça, c’est pour leur permettre d’exécuter le budget de l’année en cours. Nous avons vu aussi que le maire ou le président du conseil de quartier n’a pas le droit de prendre des décisions tout seul, il est obligé de faire recours à tous ses conseillers. Ça, c’est pour une unanimité au niveau des dépenses de la commune. Donc, pour ce premier module, mes attentes sont atteintes. J’ai compris quels sont les acteurs qui doivent intervenir dans l’élaboration du budget et quels sont les contours et pourtours du budget et j’ai compris aussi qu’aucune commune ne peut fonctionner sans budget. Désormais, dans l’exercice de mes fonctions d’acteur de la société civile, je suis vraiment outillé à partir de cet atelier, parce que ça m’a permis de connaître le budget dans toutes ses composantes. Ça m’a permis de connaître les acteurs qui participent à l’élaboration du budget et ça, étant l’interface entre les responsables et les communautés, je suis vraiment très outillé de toutes les armes pour défendre la voix des sans voix », a-t-il martelé.
Par ailleurs, notre interlocuteur a fait des suggestions aux facilitateurs. « Je conseille aux organisateurs d’outiller les participants, c’est-à-dire donner des brochures à tous les participants. En plus de ça, je pense qu’il nous faut monter des projets ou financer des projets, pour que les journalistes, la société civile et les étudiants viennent auprès des collectivités, pour leur expliquer qu’est-ce que le budget, comment ça fonctionne, comment on le conçoit et comment on le dépense. Il ne suffit pas uniquement de former les acteurs, mais, il faut qu’ils viennent sur le terrain pour démultiplier les connaissances acquises pendant l’atelier », a-t-il suggéré.
Également participante de cette formation, Julienne Kolikoro Camara est étudiante à l’université General Lansana Conté de Sonfonia. Elle dit être à présent bien outillée sur les questions du budget communal et de l’État.
« C’est avec une grande satisfaction que je termine ce programme, qui me permet désormais de comprendre le fonctionnement du budget de l’État, comment le budget est élaboré, quels sont les acteurs qui sont impliqués pour la mise en œuvre du budget et comment le processus d’exécution du budget est élaboré. A la sortie d’ici, je vais aller sensibiliser mes amis étudiants dans les universités, pour leur expliquer comment le processus du budget est élaboré. Aussi, j’irais sensibiliser nos mamans dans les quartiers pour la collecte des impôts et taxes, car cela contribue énormément à l’avancement de nos projets. Désormais, je pense que je ne serai plus trompée, car je sais comment ça se passe, du début à la fin. Je sais comment le budget est élaboré, comment cela doit fonctionner. Je pense que je suis à présent bien outillée pour ce genre de débat », a confié cette participante.
Mariama Barry pour Guineematin.com