L’Inspection régionale de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables de Kankan a organisé ce lundi, 23 décembre 2024, dans la commune rurale de Balato, une vaste campagne de sensibilisation sur les Violences basées sur le genre (VBG) et les Mutilations génitales féminines (MGF). L’activité, qui s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement des structures de jeunesse dans la lutte contre ces fléaux, bénéficie du soutien financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la région.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de l’Inspection régionale de la Promotion féminine de Kankan et de l’UNFPA de lutter contre ces atteintes aux droits humains et de favoriser un environnement où chaque individu peut vivre dans la dignité et le respect.
Dans la salle de la maison des jeunes de Balato, les conférenciers ont partagé des témoignages poignants et des données éclairantes sur l’impact des violences basées sur le genre et les mutilations génitales féminines, tant au niveau individuel qu’au sein des communautés. Les discussions ont permis d’aborder des thématiques essentielles telles que la santé physique et mentale des victimes, ainsi que les implications sociales et économiques de ces pratiques.
Elhadj Siaka Condé, membre de la ligue islamique préfectorale de Kouroussa, revient sur les thématiques qui ont été abordées. « Cette conférence a pour objectifs de sensibiliser et informer les populations de Balato sur les conséquences des VBG, des MGF et surtout le mariage forcé. Comme vous le savez, ce sont des pratiques très répandues dans notre société. Donc, il est nécessaire pour nous d’éduquer les communautés afin qu’elles prennent conscience du danger et des conséquences dramatiques qu’elles peuvent avoir sur la santé de la couche féminine. C’est pourquoi, dès l’entame de notre exposé, nous avons fait savoir aux participants que ces pratiques ne sont pas une recommandation de l’islam, et que c’est une coutume de nos grands-parents dont les effets sur la santé mentale et physique des femmes et filles a été scientifiquement avéré. Ensuite, à travers les témoignages tirés du Coran et des hadiths, nous avons montré à chacun le rôle qu’il doit jouer pour bannir ces fléaux dans notre société. Et dans les échanges, nous avons compris qu’il y avait un manque d’information qui poussait plusieurs personnes à se livrer à ces pratiques. Ce n’est pas seulement ici à Balato que cette série de sensibilisations se limite, il y a aussi des localités rurales de Siguiri, Mandiana, et Kankan qui en ont bénéficié. Notre ambition est d’éradiquer complètement ces pratiques grâce à l’accompagnement de l’Inspection régionale de la Promotion féminine et son partenaire financier, qui est l’UNFPA », a-t-il expliqué.
En unissant leurs voix et leurs efforts, les participants ont été encouragés à devenir des acteurs du changement, à promouvoir l’égalité des genres et à dénoncer toutes formes de violences. Des échanges qui ont permis à ces membres de la communauté de Balato de s’engager à œuvrer ensemble pour lutter efficacement contre ces pratiques qui ne cessent de faire des victimes. « Nous avons suivi cette conférence avec beaucoup d’intérêt. Et grâce aux échanges, nous avons reçu une large information sur les VBG, MGF et ME (mariages d’enfants). Nous remercions les initiateurs de cette rencontre qui va désormais nous permettre de sensibiliser à notre tour notre communauté à abandonner ces pratiques. Nous prenons l’engagement que nous serons aux premiers rangs de cette lutte pour le bien-être des enfants, des femmes et des filles », a déclaré Fodémoudou Keita, membre du bureau sous-préfectoral de la jeunesse de Balato.
Au-delà de la commune rurale de Balato, les structures de jeunesse des communes rurales de Karifamoriah (Kankan), de Kodiaran (Mandiana) et de Bankon (Siguiri), ont aussi bénéficié de cette journée de sensibilisation sur la lutte contre les VBG et les MGF. Une manière pour l’inspection régionale de la promotion féminine de Kankan d’élargir et d’intensifier la lutte pour l’élimination de ces fléaux dans les communautés de la région.
De Kankan, Souleymane Kato CAMARA pour Guineematin.com
