La lutte contre le VIH/Sida a été célébrée en différé à Kankan lundi, 23 décembre 2024, par le Réseau d’Appui au Développement Communautaire et à l’Éducation Civique (RADEC), en collaboration avec des partenaires engagés dans ce combat mondial. L’université Julius Nyerere de Kankan a servi de cadre à un échange entre étudiants et membres de l’ONG, où plusieurs questions souvent considérées comme taboues liées à cette maladie ont été discutées, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
À travers des discussions interactives, des exposés éducatifs et des distributions de brochures, l’ONG s’efforce à transmettre des informations essentielles sur les moyens de prévention, les modes de transmission et l’importance d’une prise en charge précoce. Cette campagne s’inscrit dans une stratégie globale visant à réduire la stigmatisation liée à la maladie et à encourager les jeunes à adopter des comportements responsables. Le directeur exécutif de RADEC, Ousmane Traoré, explique les raisons de cette initiative.
« Aujourd’hui, la pandémie du Sida est un problème de santé publique qui interpelle toutes les couches socioprofessionnelles du pays. La Haute Guinée étant une zone minière qui va être envahie à cause du méga-projet minier Rio Tinto, je pense qu’il est impératif que tout le monde s’implique dans la lutte contre cette pandémie qui a des conséquences sociales et économiques sur notre pays. Le message, c’est de conscientiser la population sur cette maladie. Il faut que la population prenne conscience de son existence dans notre région et dans notre pays. Le fait de passer devant les concessions avec le slogan Stop Sida, des casquettes et des t-shirts interpelle et éveille les consciences. Cela touche un large public qui a besoin d’être sensibilisé pour réduire la progression de cette maladie, mais aussi pour lutter contre la stigmatisation. Les personnes atteintes du Sida ne doivent pas être rejetées. On doit les approcher, les conseiller, les sensibiliser, et les orienter vers des structures spécialisées pour leur prise en charge. Cette activité s’inscrit dans ce cadre-là », dit-il.
Selon les statistiques, le taux de contamination est en baisse malgré la présence du virus dans les ménages. En 2023, sur plus de 3 000 personnes dépistées, 921 cas positifs ont été identifiés. En 2024, ce chiffre est tombé à 545 cas sur 6 300 personnes dépistées. Dr Sampou Mamy, responsable de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, estime que ce genre d’initiative doit être multiplié.
« Vous-mêmes avez vu : petit à petit, on avance. Petit à petit, les gens sortent, certains nous accompagnant dans le marathon, d’autres s’arrêtant pour regarder. C’est un message que nous avons fait passer pour dire que le VIH est l’affaire de tout le monde », dit-elle.
De son côté, Mamady Kansan Doumbouya, directeur régional de l’information et de la communication, représentant le gouverneur, a exhorté les étudiants à s’impliquer activement dans ce combat.
« Nous savons qu’une transmission précoce et non contrôlée du VIH peut entraîner de graves conséquences. Toutefois, avec des stratégies de prévention appropriées et des soins accessibles, il est tout à fait possible de vivre avec le VIH et de mener une vie épanouie et productive. L’éducation sexuelle, le dépistage volontaire et régulier, l’usage des préservatifs, ainsi que l’accès à des traitements antirétroviraux sont autant de mesures concrètes que nous devons promouvoir au sein de notre institution. Soyez des ambassadeurs du changement, les porte-paroles de la prévention, de la lutte contre la stigmatisation et de l’égalité des droits pour les personnes vivant avec le VIH », a-t-il indiqué.
La sensibilisation a débuté dimanche par un marathon qui est parti du rond-point M’balia pour s’achever à la place des Martyrs. Des discours y ont été tenus afin de sensibiliser le public sur les conséquences sanitaires et sociales de cette pandémie qui frappe l’humanité depuis plusieurs décennies. Cette campagne, qui mobilise plusieurs acteurs, s’inscrit parmi les options incontournables pour informer les citoyens et réduire les effets de cette maladie sur les communautés.
Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com