La communauté chrétienne de Guinée et d’ailleurs a célébré ce mercredi, 25 décembre 2024, la fête qui commémore la naissance de Jésus Christ. Pour cette occasion, l’Abbé Jean Baptiste Dimifin Ouendéno, responsable du secteur paroissial Saint Jean Marie Viamey de Mohomou, a mis l’accent sur l’amour. Ce serviteur de Dieu a appelé les Guinéens à pratiquer l’amour dans leurs comportements envers les autres. Il a aussi déploré les actes de corruption et de détournement de biens publics qui mettent notre pays en retard, rapporte la rédaction locale de Guineematin.com basée à N’Zérékoré.
D’entrée, l’homme de Dieu Jean Baptiste Dimifin Ouendéno, a d’abord donné le sens de cette fête. « Le sens que je donne à la fête de Noël, c’est le déplacement de Dieu, de sa grandeur, de sa puissance, pour nous rejoindre dans notre faiblesse. Et c’est là, le mouvement de l’amour en fait. Tout tourne autour de cela, parce que, vu que nous étions sur le chemin de la perdition, Dieu a envoyé beaucoup de personnes prophètes, mais il n’y a pas eu de suite. Voilà pourquoi lui-même, il s’est demandé, que dois-je faire ? C’est ainsi qu’il nous envoie son Fils. Son Fils épouse notre condition humaine pour faire l’expérience de notre vie, faire marche ensemble, pour savoir nos difficultés, nos peines, nos joies, et afin de nous aider à sortir de là, et de renouveler notre relation avec Dieu, pour que nous puissions être en commun accord avec le Seigneur. C’est Dieu qui vient. Si Dieu venait dans sa grande puissance, peut-être qu’on allait fuir, on n’allait pas oser l’approcher. Mais il fallait qu’il prenne notre condition, qu’il se fasse semblable à nous, afin que nous puissions l’approcher encore de plus près. Donc la célébration de Noël, c’est simplement l’amour que nous célébrons aujourd’hui Dieu. Voilà le sens que je peux donner à cette fête. Je suis très heureux en participant à cette fête aujourd’hui », a fait comprendre l’Abbé Jean Baptiste Dimifin Ouendéno.
Pour le contenu de l’homélie, le serviteur de Dieu, a axé son message sur la pratique de l’amour : « Aujourd’hui, comme j’ai si bien commencé, je voudrais fondamentalement me baser sur l’amour. Parce que la mission principale de ce Verbe incarné qui est le Christ, c’est de venir et semer cet amour au milieu de nous. Comme va le dire Saint Jean, le verbe est la vraie lumière qui éclaire tout homme. Et donc, aujourd’hui, j’invite toute l’humanité, j’invite les guinéens à accepter cette lumière. Aujourd’hui nous célébrons l’amour, mais l’amour n’est pas simplement ce que nous disons sur nos lèvres, mais plutôt un comportement que nous devons vivre. L’amour est une attitude. Alors dans cette humanité nouvelle que le Christ vient fonder, chacun doit tenir compte de l’autre, et ce sera l’amour. Pour tout chrétien guinéen et aussi pour notre cher pays la Guinée, il est plus que nécessaire pour nous d’accueillir cette lumière, car nous avons sérieusement besoin de cette lumière pour nous aider à nous libérer de certains paradoxes guinéens afin que nous puissions progresser. Et ce sur quoi je voulais insister sincèrement, c’est qu’on ne doit pas continuer à célébrer Noël, mais nous devons vivre Noël. Célébrer Noël, on peut le faire cent ans. Mais si nous ne vivons pas Noël, rien ne pourra changer, ni dans notre vie, ni dans nos familles, encore moins dans notre nation Guinéenne. Aujourd’hui, on constate que le Guinéen va à l’Église, à la Mosquée, chez le devin pour chercher la paix. Mais individuellement, nous cultivons la médisance, la corruption, le vol… A quand cette paix va nous revenir ? On dit que Dieu vient pour nous changer et transformer tout de façon positive. Mais Dieu ne peut rien changer sans l’apport de l’homme. Si peu soit-elle, chacun de doit apporter sa lumière pour que tout puisse rayonner. On s’aligne souvent sous le soleil pour acclamer les voleurs de milliards, ces vrais voleurs qui sont dans les bureaux. A quoi va servir cela, quand on prend le bien commun pour notre famille ou notre vie personnelle ? En cela, l’amour ne peut pas se réaliser sans tenir compte de l’autre. »
Par ailleurs, le leader religieux a déploré les faits de corruption et dd détournement des biens publics qui mettent notre pays retard. « Quand quelqu’un est appelé à une fonction dans notre pays, qu’il ne se réjouisse pas parce qu’il a eu une fonction, mais que la personne se soucie du fait d’être capable d’assumer cette responsabilité pour le bien du peuple. Mais dès que quelqu’un est nommé, c’est la joie, comme pour dire que mon temps est arrivé. Son temps est arrivé pour détourner, pour trahir le peuple. Si on regarde la sphère dans laquelle nous nous retrouvons, on a tout, mais nous sommes les plus pauvres. Je voudrais que chacun de nous change de mentalité et de perspective », a-t-il déploré.
En outre, le père Dimifin Ouendéno appelle les chrétiens et les non chrétiens à faire le bien. « Ce que je m’en vais dire à tout le monde, chrétiens et non chrétiens, c’est de choisir de faire le bien. Qu’on ne dise pas puisque l’autre fait mal, moi aussi je vais faire comme lui. Il faut comprendre que la lumière, si peu soit-elle, elle écarte toujours les ténèbres », a lancé l’Abbé Jean Baptiste Dimifin Ouendéno, responsable du secteur paroissial Saint Jean Marie Viamey de Mohomou.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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