Les jeunes Abass Bah et Thierno Sounounou Barry sont jugés au tribunal de Dixinn pour détention, consommation et vente de substances psychotropes. Leur procès s’inscrit dans le cadre du démantèlement des temples de consommation de drogue dans la capitale guinéenne et ses environs. A l’audience de ce mardi, 24 décembre 2024, ces deux prévenus ont rejeté les faits mis à leur charge, avant de revenir sur les circonstances de leur arrestation. Le procureur a requis la relaxe pour Abass Bah mais la condamnation à 6 mois assortis de sursis contre Thierno Sounounou Barry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
En détention préventive depuis le 18 décembre 2024, Abass Bah, chauffeur de profession, célibataire âgé 26 ans, domicilié à Sonfonia SOS, ne reconnait pas les faits mis à sa charge. A la barre, le prévenu s’explique. « Les gendarmes m’ont arrêté dans la chambre de mon maître à la T6. D’ailleurs, je dormais et c’est leur bruit qui m’a réveillé. L’un d’entre eux m’a donné un coup comme pour me dire de me lever. C’est ainsi qu’ ils ont procédé aux fouilles. Mais, ils n’ont rien trouvé sur moi, à part 5 000 GNF et mon téléphone qu’ils ont retiré. Ils m’ont dit de les suivre. Voilà comment j’ai été embarqué dans leur pick-up. Ils m’ont dit qu’ils sont en train de démanteler les temples. Je leur ai dit que je ne fume pas de la cigarette à plus forte raison la drogue ».
Thierno Sounounou Barry, âgé de 18 ans, vitrier de profession, domicilié à Kéitayah, en détention depuis le 18 décembre, n’a également pas reconnu les faits. A la barre, il a expliqué comment il a été arrêté par les gendarmes. « Je faisais la lessive au marigot lorsque j’ai aperçu des gendarmes venir vers moi. Mais, je n’ai pas pris la fuite. J’ai continué à faire la lessive. C’est ainsi qu’ils sont venus vers moi et m’ont fouillé. Ils n’ont rien trouvé sur moi comme substance. C’est à 12 heures qu’ils m’ont arrêté. Je reconnais que je fumais de la cigarette dans le passé, mais pas la drogue », a-t-il dit.
Dans la phase des réquisitions, le procureur a demandé la relaxe de 32 jeunes, poursuivis dans la même affaire, dont Abass Bah. Par contre, le représentant du ministère public a requis de retenir les 21 autres jeunes dans les liens de la prévention, y compris Thierno Sounounou Barry. Pour la répression, de les condamner à 6 mois de prison, assorti de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF.
Quant à l’avocat de la défense, il va plaider de ne pas suivre la demande du ministère public, sollicitant la relaxe de la cinquantaine de jeunes prévenus.
Après avoir écouté les parties, le juge a renvoyé le dossier à ce jeudi 26 décembre 2024 pour rendre sa décision.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com