Le domicile du feu Elhadj Moussa Solano, décédé ce 26 décembre 2024 à Conakry des suites d’une courte maladie, a été le théâtre de fortes affluences pour rendre hommage à l’ancien ministre. Parmi les visiteurs venus présenter leurs condoléances, l’ancien ministre Elhadj Madifing Diané qui a tenu à honorer la mémoire de celui qu’il considère comme un « bon Guinéen » et « un compagnon d’enfance fidèle », a constaté Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.
Les deux avaient un lien indéfectible, de Kankan à Conakry. Selon les témoignages reçus sur place, les natifs de Kankan, Elhadj Madifing Diané et Elhadj Moussa Solano ont partagé de nombreux souvenirs, des bancs de l’école régionale de Kankan aux sphères professionnelles et politiques à Conakry.
« Celui que nous venons de perdre, Elhadj Moussa Solano, a été un bon Guinéen. Je suis son aîné, c’est vrai, mais nous avons traversé des étapes de vie ensemble. Il a été scolarisé à l’école du centre, dans les années 50, où il a montré très tôt son potentiel », a rappelé Madifing Diané.
Il souligne également que le défunt, qui a eu un parcours exceptionnel, avait su s’intégrer dans toutes les régions de Guinée, de Kankan jusqu’à la Basse Côte, en passant par le Fouta et la Forêt.
« Il parlait parfaitement le malinké, le pular, le soussou et le kissi, sa langue maternelle. Ce don linguistique a renforcé son lien avec toutes les communautés du pays », a-t-il ajouté.
Sur le plan professionnel, Elhadj Moussa Solano a rapidement gravi les échelons.
« Il s’est inscrit au cours normal pour devenir instituteur, avant de se lancer dans la politique avec le JRDA et le PDG. À la fin des années 70, il était chef d’orchestre et attaché de cabinet du gouverneur Seydou Keïta, avant de continuer son ascension à Conakry », a détaillé l’ancien ministre.
Madifing Diané, bien qu’ayant appartenu à des parcours politiques différents, a témoigné de l’intégrité morale de son ami.
« Aucun parti n’a influencé la qualité morale de l’homme. Il est resté fidèle à ses valeurs, au-delà des changements politiques », a-t-il dit.
Il se souvient d’un dernier rendez-vous manqué entre eux. À une semaine du décès d’Elhadj Moussa Solano, les deux amis avaient prévu de se retrouver.
« La semaine avant sa mort, il m’a appelé pour me dire : grand frère, je vais tout faire pour venir te voir. Mais hélas, Dieu ne nous a pas donné cette opportunité », a regretté Elhadj Madifing Diané avec émotion.
Lors de cet hommage, Madifing Diané a tenu à rappeler l’universalité de l’homme qu’était Elhadj Moussa Solano.
« Vous verrez ici des Malinkés, des Peuls, des Soussous, et bien sûr sa famille forestière. C’est un signe de son impact et de son intégrité », a-t-il fait savoir avant de formuler par une prière : « Qu’Allah lui accorde le paradis et nous donne, à nous tous, une bonne fin ».
Mamadou Laafa Sow, Houssaïnatou Sow et Ibrahima Bah pour Guineematin.com
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