Progrès et défis dans la gestion des actes d’état civil à Boké : bilan 2024 et engouement autour du RAVEC

L’année 2024 a été marquée par des progrès significatifs dans la gestion des actes d’état civil dans la commune urbaine de Boké. Selon Yensa Manè, agent de l’état civil, le bilan des actes enregistrés de janvier à novembre, pour les extraits de naissance des enfants de moins de six mois, fait état de 778 dossiers enregistrés, répartis entre 360 filles et 418 garçons. Une avancée que salue l’officier d’état civil, interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la préfecture de Boké.

Dans son intervention, Yensa Manè, agent de l’état civil de la commune urbaine de Boké, a expliqué le manque d’information auprès de la population. Selon lui, la sensibilisation reste un facteur pour améliorer l’enregistrement des actes de naissance, en particulier pour les nouveau-nés.

Yensa Manè, agent de l’état civil de la commune urbaine de Boké..

« Durant l’année 2024, je peux vous donner la situation des statistiques de l’état civil de Boké où nous avons enregistré les extraits de naissance pour les enfants de moins de six mois. Nous avons eu au total, par sexe, 360 extraits pour les filles et 418 pour les garçons, ce qui donne un total de 778 actes au cours de l’année. Cependant, cela commence au mois de janvier jusqu’au mois de novembre et, comme nous sommes en fin décembre, nous n’avons pas encore calculé les chiffres pour ce mois. En ce qui concerne les jugements supplétifs provenant du tribunal, la transcription de ces jugements supplétifs a donné 825 pour les filles et 1140 pour les garçons, soit un total de 1 965 jugements transcrits à l’état civil, pour la période allant de janvier à novembre. Nous avons également célébré 152 mariages durant la même période, et 8 mariages ont été transcrits à partir de jugements supplétifs, car certains couples qui sont mariés depuis des années passent d’abord par le tribunal pour obtenir un jugement supplétif avant de recevoir un acte de mariage. Quant aux actes de décès, nous avons enregistré, au niveau du sexe féminin, 14 et, pour le sexe masculin, 32, soit un total de 46 actes de décès. En ce qui concerne les jugements par décès, il y a aussi des cas où la déclaration de décès est effectuée après la limite des six mois, ce qui empêche l’enregistrement d’un acte de décès normal. Ainsi, nous avons enregistré 4 jugements de décès pour les filles et 7 pour les garçons, soit un total de 11 jugements de décès transcrits durant l’année 2024, du 1er janvier au 30 novembre », a expliqué Yensa Manè.

Par ailleurs, notre interlocuteur parle d’une certaine amélioration même si des difficultés subsistent. « En ce qui concerne l’amélioration, on peut dire qu’il y a eu une légère amélioration, notamment grâce à la sensibilisation. Cette année, comparée à l’année passée, il y a eu une amélioration dans les actes de naissance pour les enfants de moins de 6 mois. Cependant, pour les jugements supplétifs, le nombre enregistré cette année est inférieur à celui de l’année précédente. Mais en termes de nouveau-nés (moins de six mois), nous avons enregistré une amélioration par rapport à l’année précédente. Nous rencontrons cependant des difficultés, notamment le manque d’information auprès de la population. Pour les enfants de moins de six mois, le processus commence à l’hôpital, où les informations de l’enfant sont communiquées aux parents. Cependant, certains parents gardent leurs déclarations pendant des années, jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge scolaire. Ce n’est pas normal, car les actes de naissance devraient être enregistrés dans les six mois suivant la naissance, mais nous faisons face à cette difficulté », a-t-il fait savoir.

De son côté, Mohamed Alkali Touré, officier de l’état civil délégué à Sangarédi, a salué le succès du lancement du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC). Selon lui, ce programme permet aux citoyens sans acte de naissance de remplir une fiche d’identification avant de participer à une audience foraine, où les jugements supplétifs sont délivrés.

Mohamed Alkali Touré, officier de l’état civil délégué à Sangarédi

« Le lancement a été très efficace, car il y avait la présence des chefs de quartier lors de l’événement. Certains citoyens, comme vous pouvez le voir, sont dans la salle en train de remplir les fiches d’identification. Avant l’obtention d’un jugement supplétif et de sa transcription, il est nécessaire de remplir cette fiche d’identification. Il s’agit de citoyens qui ne disposent pas d’actes de naissance, pas tous les citoyens. Cela permet aux agents recenseurs de mieux renseigner le système informatique à l’aide des tablettes. Les citoyens arrivent ici avec les fiches déjà remplies, soit par le chef de quartier, soit par le chef de secteur. Ils viennent se présenter ici sans extrait de naissance, et le chef de quartier ou de secteur remplit la fiche pour eux. Ensuite, ils se dirigent directement vers la commune où se tient l’audience foraine. Les fiches de Boké sont arrivées hier. C’est pourquoi aujourd’hui nous avons lancé l’événement. Le lancement a eu lieu samedi dernier, mais malheureusement les fiches n’étaient pas encore disponibles. Maintenant que les fiches sont là, le lancement a bien fonctionné. Il y a un grand engouement parmi les citoyens, car dès le premier jour, il y a eu une forte affluence à la commune. Cela montre que les citoyens qui n’ont pas d’actes de naissance sont concernés, ce qui traduit une négligence de la part des citoyens vis-à-vis de leurs documents. Mais comme ce programme est gratuit, cela suscite un grand intérêt, car l’extrait est délivré sans frais », a indiqué monsieur Touré.

Cependant, il y a des difficultés. « Les difficultés rencontrées concernaient principalement la communication. Certains citoyens ne comprenaient pas bien quel type d’acte serait délivré lors des audiences foraines. Certains pensaient que ce serait des actes numériques ou des extraits biométriques, alors que ce ne sont que les jugements supplétifs servant de remplacement pour les actes de naissance, ainsi que la transcription de ces jugements. Maintenant que cela est clarifié, ceux qui n’ont pas d’acte de naissance peuvent venir profiter de cette gratuité. Je pense que la sensibilisation a bien été effectuée, car ce sont les présidents de quartiers et de secteurs qui en étaient responsables. Le message que je tiens à adresser aux citoyens guinéens est que ce programme est très important pour le pays. Il s’agit d’un programme qui permettra à chaque citoyen d’obtenir un numéro d’identification personnel, comme dans d’autres pays. Avant ce programme, il n’existait pas de tels numéros en Guinée. Après le recensement administratif à vocation d’état civil, chaque citoyen aura son propre numéro, un identifiant personnel. Ceux qui ont déjà un extrait de naissance ne sont pas concernés, sauf s’ils sont âgés de dix ans ou plus. Ceux qui possèdent déjà un extrait biométrique ne sont pas non plus concernés, car ils ont déjà un numéro d’identification », a-t-il souligné.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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