« Aujourd’hui, quand vous partez au poste de santé qu’on a construit dans nos petites recettes minières, vous allez voir qu’il n’y a pas d’eau. Quand ta femme va pour l’accouchement, même si c’est à 2 heures ou 3 heures, il faut que tu amènes trois bidons de 20 litres pour l’hygiène, pour que ta femme accouche tranquillement », a confié Souleymane Diakité, le président du conseil de district de Franceila.
Situé à 7 kilomètres du centre-ville de Mandiana, le district de Franceila connaît actuellement un manque criard d’eau potable. Malgré sa proximité avec ce centre urbain, cette localité relevant de la commune rurale de Fralako n’a jamais bénéficié d’un investissement de l’Etat guinéen. Les rares forages qui existent dans la zone ont été construits par la communauté locale. Malheureusement, ils sont quasiment à l’arrêt et ne produisent que peu d’eau. Les populations sont obligées de transporter des bidons de 20 litres d’eau au Poste de Santé pour les besoins d’hygiène liés à l’accouchement, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Mandiana.
Jusque-là, le peu d’infrastructures sociales de base (école, poste de santé, mosquée…) et autres sources d’addition d’eau potable que dispose ce district est le résultat de l’engagement citoyen de ces habitants. La communauté locale a réussi, au fil des années, à construire quatre (4) forages pour faciliter l’accès à l’eau potable. Mais, cela n’a pas permis de satisfaire aux besoins en eau des populations.
Le manque d’eau est plus alarmant au Poste de Santé. Cette structure sanitaire ne dispose pas de forage. Et pour faire face aux exigences d’hygiène, notamment pour les cas d’accouchement, les citoyens de Franceila sont obligés de venir avec des bidons de 20 litres d’eau. Une situation à la fois éprouvante et humiliante que Souleymane Diakité, le président du conseil de district de Franceila.
« Je suis le président du district de Franceila depuis 32 ans, mais le gouvernement ne nous a jamais assisté. On a d’abord commencé à construire une école. On a plus de trois écoles qu’on a construites ici, un poste de santé que nous-mêmes avons construit, quatre forages qu’on a construits, une maison de jeunes, et une grande mosquée. Tout ça, c’est dans notre propre fonds, mais le gouvernement n’a rien fait. C’est vrai qu’on a fait tout ça, toutes ces infrastructures, pour notre propre développement, mais on n’arrive pas à résoudre le problème d’eau. Les quatre forages sont tous aux arrêts. Aujourd’hui, quand vous partez au poste de santé qu’on a construit dans nos petites recettes minières, vous allez voir qu’il n’y a pas d’eau. Quand ta femme va pour l’accouchement, même si c’est à 2 heures, 3 heures, il faut que tu amènes trois bidons de 20 litres pour l’hygiène, pour que ta femme accouche tranquillement. Il y a aussi d’autres maladies, il faut qu’on prenne de l’eau, c’est privé, parce qu’il y a des gens qui ont compris, ils ont mis des forages privés. Donc, il faut prendre de l’eau là-bas pour envoyer. Vraiment, nous interpellons le gouvernement, parce que même si nous avons des étages ici, mais ce que le gouvernement fait, c’est symbolique pour nous. On veut que le gouvernement investisse », a indiqué Souleymane Diakité.
Abondant dans le même sens, Mohamed Lamine Condé, le chef du Poste de Santé de Franceila, estime que le manque d’eau potable limite constitue un frein à l’administration adéquate des soins de santé dans sa structure.
« Nous avons trop de problèmes ici. Mais le plus crucial, c’est l’eau. Ici, il n’y a pas d’eau. C’est vrai qu’on a le poste de santé, on a le logement, mais il n’y a pas d’eau. Les autorités n’ont qu’à voir. Quand une femme vient ici pour un accouchement, surtout la nuit, on est obligé, quand tu viens déposer la femme seulement, on te donne deux ou trois bidons pour que tu ailles chercher de l’eau. Parce qu’il n’y a pas d’eau ici. Et s’il n’y a pas d’eau, vous le savez, avec les accouchements, c’est très compliqué. Donc, ce n’est pas seulement le gouvernement, même les ressortissants, les bonnes volontés n’ont qu’à voir notre district pour qu’ils puissent nous aider à avoir des sources d’eau. Parce que toutes les pompes qui sont là, les forages, les quatre forages. Le village a investi, les gens ont beaucoup investi, mais les quatre forages où ils ont investi pour avoir de l’eau n’ont pas abouti. Tous ces forages sont actuellement aux arrêts », a-t-il déploré.
La résilience des habitants de Franceila est admirable, mais elle ne peut suffire face aux nombreux défis qui assaillent ce district. C’est pourquoi les populations locales sollicitent l’attention du gouvernement pour la réalisation des infrastructures essentielles et l’appui aux projets de développement. Mais, dans l’urgence, elles demandent l’installation d’une pompe à eau moderne pour garantir un accès durable à l’eau potable ; un appui pour entretenir les infrastructures existantes, notamment les forages et un appui aux projets de développement communautaire pour améliorer les conditions dans la zone.
De Mandiana, Mamady Konoma Keïta pour Guineematin.com
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