Le symposium en hommage à Elhadj Moussa Solano, décédé jeudi dernier d’un AVC (accident vasculo-cérébral), a eu lieu ce dimanche 29 décembre 2024 au Palais du peuple à Conakry. À cette occasion, des cadres du Parti de l’unité et du progrès (PUP), des anciens collaborateurs, la famille biologique et plusieurs monistres du gouvernement Bah Oury sont venus faire leurs adieux à l’ancien ministre de l’Administration du territoire sous Général Lansana Conté. Au nom du président de la transition et du Premier ministre, Ibrahima Kalil Condé, actuel ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a adressé les condoléances à la famille biologique et politique du défunt ainsi qu’au peuple de Guinée. Il estime que la disparition de Moussa Solano est une perte « cruelle » pour la Guinée, rapporte Guineematin.com à travers son équipe dépêchée sur place.
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« Pour un homme comme pour un peuple, la joie et la douleur sont des alternatives. Aujourd’hui, nous ressentons tous la douleur de la perte cruelle de notre frère le ministre Moussa Solano. Moussa Solano a été ministre de l’administration du territoire, de la décentralisation et de la sécurité. Aujourd’hui, c’est toute l’administration du territoire qui est en deuil », a-t-il fait savoir, avant de donner la parole au secrétaire général de son département pour l’oraison funèbre.
Mohamed Sikhé Camara est revenu sur le parcours académique, administratif et politique de ce grand homme qui s’est allé à jamais. « Né en 1948 à Kissidougou, feu Elhadj Moussa Solano, fourbit ses premières armes pour ses études primaires et secondaires à l’école Anne Marie Javouhey de Kankan, son baccalauréat obtenu avec brio, c’est tout naturellement qu’il entama à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar des études universitaires à l’Institut National Supérieur de l’Éducation Populaire et du Sport.
Comme tout jeune de son époque, il fut un homme passionné des belles mélodies qui ont bercé la période révolutionnaire, il fut un des pionniers émérites des rythmes musicaux dont la qualité des sons se départageait au cours de compétition régionale dont l’orchestre de Telimelé était souvent cité en bonne place, grâce à la dextérité et au talent de notre regretté Moussa SOLANO. En homme clairvoyant, averti et alerte, en parfaite intelligence avec son temps et conscient que le milieu professionnel dans lequel il voulait baigner se caractérise par les titres et certifications obtenus et les fonctions exercées, c’est tout logiquement qu’il intégra une formation à l’ENAP de Québec pour devenir Administrateur Civil.
Avec dévouement et abnégation, il occupa de 1980 à 1988 ses premières fonctions dans l’administration publique guinéenne, naturellement, au Ministère de la jeunesse comme Directeur du Bureau d’Études. Malgré le changement de régime politique intervenu en 1984, il continua d’exercer ses fonctions durant 4 longues années ; comme pour dire que la qualité intrinsèque d’un Homme peut résister aux vicissitudes de la vie politique.
Feu Elhadj Moussa SOLANO fut un homme près du peuple, au cœur de la jeunesse guinéenne qu’il savait diriger, cette posture lui permit d’occuper de 1988 – 1994, le poste ô combien important et stratégique de Directeur National de la Jeunesse.
Cette période fut bénéfique pour lui, il y façonna sa carrure d’homme d’Etat en maîtrisant parfaitement la sociologie de notre pays et renforçant en même temps sa profonde connaissance de l’histoire de la Guinée pour devenir par la suite un Administrateur territorial d’envergure. C’est tout naturellement qu’il fut nommé Secrétaire Général du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Poste qu’il occupa durant quatre (4) ans de 1994 à 1998.
Reculer pour mieux sauter, dira-t-on ! car il ira compléter sa connaissance de nos territoires à Kindia et à Labé en tant que Gouverneur de région de 1998 à 1999 avant de revenir de manière exceptionnelle au Poste hautement républicain de Ministre de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et de la Sécurité. Il y fit deux séjours, un long de 1999 à 2004 et un court de 2006 à 2007. Pour souligner son poids stratégique dans le Gouvernement de feu GLC, il fut élevé au cours de ce second passage au rang de ministre d’Etat. Quoi qu’il en soit, il marqua de son empreinte chacun de ces séjours, faisant de notre illustre disparu un acteur majeur de la vie politique et constitutionnelle de notre pays, un architecte du referendum de 2001. Il se distingua également comme un orateur habile et hors pair, un politique avisé, dont le parcours fut marqué par sa fidélité à une seule entité politique, le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP). Au-delà de cette fidélité, c’est surtout son engagement auprès du président Lansana CONTÉ durant plus de 10 ans qu’il convient de relever.
C’est pourquoi, après sa longue carrière gouvernementale, Feu Moussa SOLAN0 resta actif au sein du paysage politique comme Président du PUP de 2010 à 2015. En dépit des incompréhensions idéologiques avec ses compagnons, incompréhensions qui ont créées des tensions au sein de sa formation politique, il a défendu jusqu’à son dernier souffle, la tenue d’un congrès pour clarifier les positions ; c’est à ce titre qu’il fut reçu, courant mois de Novembre 2024 par l’actuel ministre de l’ATD, le Gl 2ème section IKC qui lui avait rendu ce jour tous les honneurs dus à son rang et à sa carrière.
Le défunt par ses fonctions a participé aussi à de nombreuses conférences nationales et internationales, animé des débats et surtout, il était un fin-politique.
Avec le sentiment du devoir accompli dans l’intérêt supérieur de la Nation guinéenne, le parcours professionnel de Feu Moussa Solano, fut à tout point de vue une réussite qui doit dorénavant être une source d’inspiration pour ses enfants mais également pour toute la Jeunesse guinéenne. Ton nom restera à jamais lié à l’administration du Territoire.
Nous avons le devoir et l’obligation morale de confirmer que tu as pleinement accompli ta mission sur Terre., tu as fait « don de soi » selon les principes du Droit Romain : « BENE FACERE » (Faire du bien), « HONESTE VIVERE » (Vivre en Honnête Homme).
Repose en Paix.
Qu’Allah le Tout Puissant, Clément et Miséricordieux t’accueille dans son Paradis Éternel. Que la Terre Africaine de Guinée que tu as servi avec Amour, Loyauté et tant d’abnégation te soit légère, amen ! », a prié le secrétaire général du MATD.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com