Arrêt des activités minières à Télimélé : la commune rurale de Missira accusée de manipulation

Depuis le vendredi 28 décembre 2024, la commune rurale de Kawessi, relevant de la préfecture de Télimélé, est en proie à une grève générale déclenchée par la communauté locale. Cette situation a conduit à l’arrêt total des activités minières des sociétés CDM Chine, Achapura et SMB, opérant dans la région. Ibrahim Maci Diallo, maire de la commune rurale de Kawessi, interrogé par des reporters de Guineematin.com, a déploré cette situation qui serait orchestrée par la commune rurale de Missira.

D’entrée, le maire a décrit cette mobilisation comme une surprise totale. « Ce problème a été une surprise pour moi, puisque la communauté n’avait pas envoyé de requêtes qui n’ont pas été validées. Nous étions dans la paix et la quiétude. Il n’y avait aucun problème dans la communauté impactée par l’exploitation minière », a-t-il déclaré.

Cependant, tout a basculé dans la matinée de vendredi, lorsque des barricades ont été érigées sur la route minière. Informé de la situation dès 6 heures du matin, Ibrahim Maci Diallo s’est rendu sur place avec son équipe pour tenter de désamorcer la crise.

Lors de son intervention sur le terrain, le maire a appris que le mot d’ordre de grève provenait de la commune voisine de Missira. « Ils nous ont dit que l’ordre est venu de Missira. Mais j’ai répondu : Missira est une commune, et Kawessi est une autre commune. Ce sont les autorités de Kawessi qui commandent Kawessi, pas celles de Missira », a-t-il rappelé. Malgré cette clarification, la communauté de Kawessi a maintenu sa position, entraînant un blocage total des activités minières.

Selon le maire, cette grogne ne reflète pas les progrès réalisés ces dernières années dans les relations entre la société minière CDM Chine et les communautés locales. « Depuis l’arrivée du Colonel Mamadou Lamarana à la tête de la préfecture de Télimélé, les choses s’arrangent mieux. La société a toujours accepté de respecter le contenu local et de répondre progressivement aux demandes des autorités préfectorales et communales », a-t-il souligné.

Parmi les réalisations récentes, le maire a cité l’inauguration d’une école primaire, la construction de forages pour la plupart des villages impactés, et l’édification de mosquées dans plusieurs localités. « Bien qu’il reste des choses à faire, il faut reconnaître que cette société minière fait un effort positif avec l’appui de la préfecture », a-t-il ajouté.

Face à la paralysie des activités minières, le maire a engagé des discussions avec les jeunes et les sages de la communauté pour apaiser les tensions. « Si les activités minières ne reprennent pas, il n’y aura aucun bénéfice. Les sociétés minières cherchent le bénéfice, et c’est ce bénéfice qui doit être réparti entre les communautés et les sociétés », a-t-il expliqué.

Ibrahim Maci Diallo insiste sur l’importance du dialogue et de la compréhension mutuelle pour garantir le développement de la commune et le bien-être de ses habitants. « Je fais de mon mieux pour que ma communauté comprenne que sans travail, on n’aura rien », a-t-il conclu.

Pour l’heure, les discussions se poursuivent, tandis que Kawessi reste paralysée. L’enjeu est désormais de trouver une issue rapide à cette crise, afin de relancer les activités minières et préserver les acquis.

Lamine Kaba et Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 995 917

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