Conakry : un « huissier de justice » condamné pour faux, usage de faux, escroquerie sur plus de 11 millions de francs guinéens

Le prévenu Missan Mamy, se disant huissier de justice, a été reconnu coupable de faux, usage de faux et escroquerie à l’audience de la semaine dernière, du tribunal de première instance de Mafanco. Il a été condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un an assorti de sursis, et à un million GNF d’amende. Il est également condamné à payer la somme de 11 millions 200 mille GNF à la partie civile, Moussa Sékou Traoré. A la barre, Missan Mamy a reconnu les faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Missan Mamy, est marié à une femme et père de 4 enfants. A la barre, il a reconnu les faits de faux, usage de faux et escroquerie mis à sa charge.

Ensuite, la juge a donné la parole à la partie civile, Moussa Sékou Traoré pour expliquer ce qui s’est passé dans cette affaire. « C’est un inconnu qui est allé faire une clôture sur le domaine de trois hectares de mes beaux-parents à Coyah. Et puisqu’on était à la recherche d’un huissier pour faire un procès-verbal de constat, quelqu’un m’a parlé de Missan Mamy. Quand il est venu, il avait une bavette (un masque) ; je lui ai demandé sa carte professionnelle. Il me l’a montrée, mais j’avais des doutes sur lui. Mes beaux-parents lui ont donné 10 millions 500 mille GNF. J’ai ajouté 700 000 GNF. Donc, le tout fait 11 millions 200 mille GNF pour nous produire des PV de constat. Il nous a produit un faux procès-verbal qu’il a lui-même signé comme étant huissier de justice. Mais puisque c’est un monsieur, à chaque fois qu’on le voit, il est avec la bavette, j’avais des doutes sur lui et j’ai appelé un autre huissier pour lui montrer le PV et le numéro de Missan. Celui-là m’a dit que c’est un faux procès-verbal de constat et que si je l’envoi au procès, je vais perdre. Il m’a même dit que le nom de Missan Mamy ne se trouve pas sur la liste des huissiers de justice du pays. Donc, un jour, je l’ai vu à l’aéroport, il traversait. Je l’ai poursuivi pour lui demander de rembourser notre argent, que c’est un faux huissier. Il a voulu s’échapper, mais j’ai tenu bon jusqu’à ce que les gendarmes nous ont interpellés pour nous envoyer à la gendarmerie. Là-bas, il s’est engagé à payer l’argent », a-t-il expliqué.

Le représentant du ministère public a dit que Missan Mamy a trois cachets en sa possession et treize autres cartes de visite qu’il utilise pour escroquer les gens. Mais, le prévenu insiste que ces cartes de visite aient été faites uniquement dans cette affaire, ce qui n’a pas convaincu le ministère public qui l’accuse d’être un habitué des faits. C’est pourquoi, dans ces réquisitions, il a demandé à ce que le prévenu soit retenu dans les liens de la culpabilité et qu’il soit condamné à deux ans d’emprisonnement, assortis d’un an de sursis.

Lorsque le tribunal a donné la parole au prévenu, il a laissé entendre qu’il regrette son acte avant de demander pardon au tribunal. Missan Mamy s’est aussi engagé à faire venir un garant pour le paiement graduel du montant escroqué à Moussa Sékou Traoré et à sa belle-famille au niveau du greffe du tribunal.

Dans son délibéré, le tribunal a suivi le parquet et déclaré Missan Mamy coupable de faux, usage de faux, usurpation d’identité et escroquerie. Pour la répression, le tribunal l’a condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un an assorti de sursis, et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéen. Il est également condamné à rembourser les 11 millions 200 mille GNF à la partie civile.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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