Depuis quelques jours, la Guinée fait face à une pénurie de carburant qui paralyse plusieurs secteurs d’activité. À Tanènè, une sous-préfecture de la préfecture de Dubréka, la situation est critique. Longues files d’attente, prix exorbitants au marché noir, et frustration généralisée : la crise touche de plein fouet les habitants et les conducteurs de taxi-moto, principaux acteurs du transport local. Le litre d’essence y est vendu à 30 000 francs guinéens, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les conducteurs de taxi-moto, qui dépendent directement de l’essence pour leur activité, sont parmi les plus touchés. Lamarana Barry, après plusieurs heures d’attente, ne cache pas son exaspération.
« Depuis 4 à 5 heures, je suis arrêté et je n’ai toujours pas eu d’essence. Certains arrivent à en acheter, d’autres non. Ceux qui réussissent à se procurer du carburant avec des bidons le revendent ensuite au marché noir à des prix exorbitants. C’est très compliqué », a-t-il déploré.
Même constat pour Mohamed Sylla, également conducteur de taxi-moto. « Je suis dans cette longue file d’attente depuis le matin. En premier lieu, ils ont refusé de nous vendre de l’essence. J’ai dû rentrer à la maison, mais après un coup de fil d’un ami, je suis revenu. Malheureusement, c’est la même situation : ils servent ceux qui viennent avec des bidons, qui ensuite revendent à 25.000 ou 30.000 francs guinéens le litre. Avec ces prix, nous sommes obligés d’augmenter les tarifs du transport », a-t-il indiqué.
Karimatou Bah, une passagère venue de Kamsar, lance un appel pressant au gouvernement en général, mais particulièrement au président de la transition, Général Mamadi Doumbouya, pour soulager la population.
« Vraiment, nous demandons au gouvernement de prendre ses dispositions pour faciliter l’acquisition du carburant. Sinon, c’est une pénurie qui va fatiguer la population. Vraiment, ils n’ont qu’à prendre leurs dispositions afin d’aider les stations à s’approvisionner pour pouvoir soulager la population. Nous demandons surtout au chef de l’Etat, parce que c’est lui le père de la nation, de venir au secours comme il l’a toujours fait depuis qu’il est au pouvoir », implore-t-elle.
La rareté du carburant et l’inflation qui en découle touchent tous les secteurs d’activité. Le marché noir prospère, tandis que les usagers peinent à accéder à un produit indispensable. La hausse des tarifs de transport aggrave encore le quotidien des populations déjà éprouvées par la cherté de la vie. La crise d’essence à Tanènè n’est qu’un exemple parmi tant d’autres dans le pays. Les habitants et travailleurs appellent le gouvernement à intervenir rapidement pour rétablir un approvisionnement normal. Si aucune solution n’est trouvée, la pénurie risque de s’aggraver et d’amplifier les difficultés économiques et sociales dans tout le pays.
Lamine Kaba et Ismaël Diallo pour Guinéematin.com
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