Les fins d’année donnent souvent lieu à certaines fêtes de réjouissance en Guinée. Les citoyens, particulièrement les jeunes, se mettent à fond dans les dépenses pour festoyer en communion et dans l’allégresse. Mais cette année, ces fêtes arrivent dans un contexte socio-économique particulièrement difficile. Les populations sont étranglées par le coût de la vie. Conséquence, les salons de coiffure et beauté de Conakry, qui d’habitude grouillent de monde, sont quasiment déserts en cette fin d’année 2024. Sur place, les gérants se plaignent constamment de la rareté des clients, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Au salon Naomy Création de Kipé, la coiffeuse Oumou Dramé constate avec consternation le manque d’engouement.
“Concernant les préparatifs de la fête de fin d’année, nous n’avons rien vu encore comme engouement. Le 24 décembre est passé, mais les gens se font rare, on compte les clientes au bout des doigts. Je ne sais pas si c’est à cause de la conjoncture ou si c’est pour autre chose que les gens ne viennent pas pour l’heure, mais c’est difficile pour nous. Car, c’est en des périodes comme ça qu’on peut gagner quelque chose. Et ça, c’est difficile pour nous. C’est seulement dans la soirée que les clientes viennent ici. L’an passé, à partir du 24 décembre, il y avait déjà des gens qui commençaient à se bousculer. Mais cette année, le 24 est passé inaperçu. Cependant, comme il reste encore des jours [avant le 31 décembre], on espère que la donne va changer sinon ça ne va pas”, a-t-elle expliqué.
De son côté, Junior Kaba, esthéticien de salon de beauté à Kipé, explique que tout se passe bien dans son salon, même si l’engouement est moindre, contrairement à l’an passé.
“Ça se passe bien dans notre salon de beauté. Comme d’habitude, l’engouement est là peu à peu. C’est à partir de la soirée que les clientes commencent à rallier notre salon. Même si l’engouement n’est pas comme l’année dernière, on garde espoir, vu qu’il nous reste quelques jours. Nos tarifs sont abordables. Ici, les soins de visage complets, on les fait à 150.000 GNF. Si c’est seulement le pédicure, c’est à 50 000 GNF pour les femmes, et 60 000 GNF pour les hommes. Nous invitons les clients à venir se faire belle dans notre salon”, a-t-il expliqué.
Mouminatatou Camara, gérante du Anny Coiffure sise à Aéroport, dit garder aussi espoir face à cette rareté de clients avant de donner ses raisons sur le manque de la clientèle.
“Dans notre salon ici, nous faisons les Make-up, des tresses, pédicures, manucures, et autres. Bon à l’heure-là on ne gagne pas trop de clientes, bien que nous avons cassé les prix, alors que nous sommes le 27 décembre aujourd’hui. Les gens pleurent actuellement et se plaignent de la conjoncture. Sinon, chez nous ici, d’habitude à partir du 24 décembre, il y a déjà de l’engouement, il y a beaucoup de monde qui convoite notre salon de beauté, comme l’an passé par exemple. Mais cette année, depuis le matin, nous n’avons pas encore eu notre première cliente, alors qu’il est 13 heures. Hier, nous n’avons eu que 10 clientes dans la soirée. Mais, nous continuons de garder espoir vu qu’il nous reste quelques jours avant le 31 décembre, donc nous estimons que les clientes seront là pour se rendre belles. Les maquillages avec foulard, on le faisait à 100 000 GNF, mais maintenant on peut le faire à 50 000 GNF, les Make-up actuellement à 50 000 GNF voire 30000 GNF, nous avons cassé les prix pour faciliter l’accès au clientes qui n’ont pas assez d’argent. Selon moi, je peux dire que ce manque d’engouement est dû à la pluralité des salons de beauté et coiffure dans la capitale, ainsi que la conjoncture”, a-t-elle dit.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
