A la veille du 31 décembre 2024, date à laquelle le CNRD devrait rendre le pouvoir, en tout cas selon les accords signés avec la CEDEAO en octobre 2022, le doute demeure. Des citoyens ne croient pas au respect des engagements pris par le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. À Abidjan, où le correspondant de Guineematin.com a fait une immersion au marché de la commune du Plateau, au centre-ville d’Abidjan, les avis divergent sur la question.
Ces derniers temps, la montée du phénomène de kidnapping et les tueries enregistrées lors de manifestations de rues ont semé le doute chez ce compatriote. Lui qui était convaincu que le CNRD allait sortir le pays de l’ornière a changé d’avis.
« Au départ, on avait de l’espoir. Mais, à la longue, on voit une déception en voyant comment le CNRD se comporte avec les citoyens guinéens, car à son arrivée au pouvoir, il nous avait promis qu’aucun guinéen ne devrait mourir pour des raisons politiques. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit. Nous nous sommes à l’étranger. Et quand on discute avec nos amis étrangers, d’un côté, nous avons honte parce que les guinéens sont respectés mais les guinéens eux-mêmes ne se respectent pas. C’est dérangeant. Donc, le Président de la transition doit faire ce qu’il nous a promis. C’est certes pour tous les Guinéens, mais c’est pour lui aussi. Il doit, comme promis, organiser les élections et laisser les guinéens choisir leur Président. C’est tout ce qu’on attend de lui. Ici, par exemple, il y a beaucoup de cadres guinéens qui achètent des vêtements avec nous ici. Nous aussi, si tout est réuni en Guinée, on va chercher quoi ici ? Si nous sommes ici, c’est parce que ça ne va pas là-bas. Sinon, chacun aime chez soi », a déclaré Ousmane Bah, couturier.
Abondant dans le même sens, cet autre invite le président de la transition à sortir par la grande porte en s’inspirant du cas Dadis Camara qui vient d’être condamné pour crimes contre l’humanité.
« Laisser le pouvoir à la date indiquée dépend de Mamadi Doumbouya, mais il doit respecter son engagement. Parce qu’en le respectant, il va de plus avoir de la valeur. Mamadi Doumbouya est jeune. Un jeune, il pourra revenir pour gouverner la Guinée. Il ne doit pas regarder les gens autour qui lui donnent des mauvais conseils. Il n’a qu’à regarder le Président Moussa Dadis Camara qui était très bon, mais à cause de l’entourage qui l’a induit en erreur. Les gens autour puisqu’ils mangent, ils veulent et lui disent toujours de rester », a dit Alseny Bah.
Contrairement à ceux-là, Lasso Doumbouya voit autrement. Il estime que le gouvernement de la Transition est sur la bonne voie et plaide pour une continuité du régime.
« Le CNRD n’a pas encore réalisé tous ses projets. Les accords dont on parle avec la CEDEAO pour laisser le pouvoir ce 31 décembre, c’est le CNRD qui tient la tête. Donc, il faut le laisser aller jusqu’au bout de sa politique », a laissé entendre Lasso Doumbouya.
Un avis qui va dans le même sens que celui de Moussa Diabaté, trentenaire, couturier de son état. « Mamadi Doumbouya doit rester pour terminer le travail entamé avant de parler de changement », lance Moussa Diabaté.
Désormais, tous les regards sont tournés vers Mamadi Doumbouya et le CNRD. Respectera-t-il sa parole en œuvrant pour le retour à l’ordre constitutionnel ?
Depuis Abidjan, Mamadou Malal Baldé pour Guineematin.com
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