Sur 208 dossiers reçus en 2024 au tribunal de première instance de Koundara, 191 ont été jugés, dont 181 en correctionnel, et 10 en criminel. Des condamnations allant de 5 à 10 ans de réclusion criminelle y ont été enregistrées. Ces chiffres ont été rendus publics par le procureur de la République près ledit tribunal, dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com à Koundara. Selon Patrice Koma Koïvogui, il y a une hausse de 22 % du nombre de dossiers traités, en comparaison à l’année 2024. Le magistrat compte maintenir la même dynamique pour le bien des justiciables.
D’entrée, Patrice Koma Koïvogui, procureur de la République près le tribunal de première instance de Koundara, a présenté le bilan des activités menées par son service au cours de l’année 2024. « Nous avons organisé plusieurs tournées dans toutes les communes rurales de Koundara. Ces rencontres, menées conjointement avec le président du tribunal, le préfet et les autorités de la police judiciaire, nous ont permis de dialoguer directement avec les populations. Nous leur avons expliqué les rapports entre autorités administratives et judiciaires, tout en les rassurant que la justice est là pour les servir », a dit le procureur.
Poursuivant, Patrice Koma Koïvogui s’est longuement exprimé sur des rencontres, des échanges qu’il y a eu avec divers groupes socio-professionnels. « Koundara étant une zone agro-pastorale où cohabitent agriculteurs et éleveurs. Il arrive que des conflits surviennent entre ces deux communautés. Pour prévenir ces tensions, nous avons jugé utile de réunir ces groupes avec les services techniques concernés, afin de rappeler à chacun ses responsabilités dans l’exercice de ses activités ».
Le volet administratif a également inclus des visites dans les centres d’état civil. Le procureur a rappelé que ces officiers travaillent sous son autorité. « Nous avons effectué des contrôles dans les différents services pour superviser leurs activités. Cette démarche vise à garantir la qualité du travail accompli par les officiers d’état civil », a-t-il fait savoir.
En ce qui concerne le volet judiciaire, Patrice Koma Koïvogui a noté une augmentation significative du nombre de dossiers traités en 2024. « Nous avons reçu 208 procès-verbaux cette année, contre 162 en 2023. Soit une hausse de 22 %. Sur les 208 dossiers reçus, 191 ont été jugés, dont 181 en correctionnel, et 10 en criminel. Concernant ces derniers, un seul a débouché sur un acquittement, tandis que les autres ont donné lieu à des condamnations allant de 5 à 10 ans de réclusion criminelle. La plupart des condamnés ont été transférés dans les prisons de Gaoual et de Labé pour des raisons de sécurité. Avec 91,82 % de dossiers traités, nous estimons que nos efforts ont porté leurs fruits, grâce à l’implication de tous les collègues » a indiqué le magistrat.
Par ailleurs, notre interlocuteur a abordé les difficultés liées aux infrastructures. « Nous exerçons actuellement dans un bâtiment prêté par la commune, qui ne répond pas aux normes d’un palais de justice. Cependant, un nouveau palais est en construction, et les travaux ont repris récemment. La situation de la maison centrale de Koundara est tout aussi préoccupante. Le bâtiment est vétuste, avec des murs fissurés. Cette situation augmente les risques d’évasion. Ce qui nous oblige à transférer les condamnés dangereux vers d’autres prisons, et ce, souvent à nos frais », a indiqué le procureur.
En outre, monsieur Koïvogui a salué la collaboration du tribunal avec les autorités locales et les citoyens. « Les sensibilisations menées ont permis de réduire l’ingérence des autorités locales dans les affaires judiciaires. Aujourd’hui, elles encouragent les citoyens à faire confiance à la justice. Pour 2025, on ambitionne de maintenir cette dynamique et d’intensifier les activités menées en 2024 ».
De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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