Koundara : « Au secondaire, il nous manque 20 enseignants… », selon le DPE, Mamadou Bhoye Barry

Mamadou Bhoye Barry, DPE Koundara

Malgré le recrutement de nouveaux enseignants au compte de la fonction publique locale, la préfecture de Koundara fait face à un déficit criant en personnel éducatif. Le Directeur Préfectoral de l’Éducation (DPE), Mamadou Bhoye Barry, se dit préoccupé par la situation et lance un appel aux autorités pour pallier ce problème.  Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com, il a dressé un état des lieux alarmant du système éducatif dans sa localité.

« La Direction Préfectorale de l’Éducation de Koundara repose sur 7 DSEE (Délégations scolaires de l’enseignement élémentaire) et compte 15 établissements secondaires, dont 2 lycées publics. Le fonctionnement est basé sur ces structures. À Koundara, on peut dire que les cours se déroulent sans grandes perturbations jusqu’à présent. Cependant, certaines écoles manquent cruellement de professeurs ou d’enseignants », a-t-il déclaré d’entrée.

Pour atténuer l’impact de ce déficit, notre interlocuteur indique que des mesures temporaires ont été mises en place. « Nous avons programmé des cours modulaires dans les écoles où les enseignants sont présents, afin que les élèves ne soient pas désœuvrés. Une fois que nous aurons obtenu des professeurs dans les disciplines manquantes, ces derniers pourront compléter le temps disponible pour respecter les délais académiques », a expliqué le DPE de Koundara.

Selon Mamadou Bhoye Barry, malgré ces efforts, le besoin en personnel reste énorme. « Au secondaire, il nous manque 20 enseignants. À l’élémentaire, le déficit est encore plus préoccupant avec 267 enseignants nécessaires, malgré le recrutement récent de 115 nouveaux enseignants répartis entre le primaire et le secondaire. Ces effectifs sont très insuffisants par rapport aux besoins réels, car l’année dernière, nous comptions 323 contractuels communautaires. Après une évaluation, seuls 115 ont été retenus pour intégrer la fonction publique. Toutefois, près de 46 d’entre eux n’ont pas encore reçu leurs premiers salaires, alors que certains ont perçu deux mois de salaire. Cette situation est intenable », a déploré M. Barry.

Face à cette crise, le DPE a formulé des propositions concrètes. « Concernant les enseignants engagés, nous avons remonté la liste complète des 115 recrues en précisant ceux qui ont été payés et ceux qui attendent encore leur rémunération. Nous avons également transmis leurs comptes bancaires et numéros matricules pour que le budget prenne en charge ces paiements. En parallèle, nous faisons appel à des contractuels locaux, appelés contractuels communautaires, pour combler les postes vacants. Dans ce cas, la communauté négocie avec les enseignants et leur verse une rémunération mensuelle en fonction de ses moyens. Nous utilisons également des professeurs extra-muros pour le secondaire, rémunérés de la même manière », a-t-il détaillé.

Cependant, le DPE regrette les perturbations occasionnées par cette situation. « Certains enseignants recrutés ont dû se rendre à Conakry pour régulariser leur situation salariale, ce qui aurait pu être géré administrativement. Nous espérons que tout sera résolu avec le paiement du mois de décembre. Il n’y a aucun problème de dossier, tout est en règle. Ce qui reste, c’est simplement une question de régularisation et de paiement des salaires », a insisté M. Barry.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles tous les contractuels communautaires n’ont pas été intégrés à la fonction publique, le DPE a apporté des précisions. « Ce n’est pas une négligence de notre part, mais un concours national. Sinon, il y a certains qui ont obtenu des notes supérieures à 12 ou 13, mais qui n’ont pas été retenus. Les quotas attribués à chaque préfecture étaient limités, et Koundara n’a obtenu que 115 postes. Ceux qui n’ont pas été recrutés continuent de travailler en tant que volontaires. Nous les encourageons à persévérer, car s’il y a peut-être d’autres recrutements, ils pourraient être retenus. En attendant, nous espérons que l’État prendra conscience de l’urgence de recruter davantage d’enseignants. En plus du déficit actuel, nous devons souligner  les départs à la retraite et les décès », a-t-il fait savoir.

Depuis Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 51 67 96

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