Koundara : le procureur Patrice Koma Koïvogui entre défis judiciaires et harmonie communautaire

Malgré l’inexistence d’infrastructures adaptées, la justice continue de fonctionner normalement dans la préfecture de Koundara. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Koundara a fait savoir que plus de 200 dossiers y ont été traités courant 2024. Patrice Koma Koïvogui se réjouit de cette prouesse et promet de continuer sur la même lancée.

D’entrée, le procureur de la République près le tribunal de première instance (TPI) de Koundara, Patrice Koma Koïvogui, est revenu sur l’état des infrastructures judiciaires dans la localité.

Patrice Koma Koïvogui, procureur de la République près le Tribunal de Koundara

« Pour le moment, il n’y a pas eu de changement majeur à Koundara. Depuis notre arrivée, nous occupons un bâtiment prêté par la commune, qui fait office de palais de justice. Bien que les conditions de travail ne soient pas idéales, nous faisons avec les moyens à notre disposition pour rendre justice et délivrer les actes dont les citoyens ont besoin », a-t-il fait savoir.

Cependant, une lueur d’espoir se dessine avec la reprise des travaux de construction d’un nouveau palais de justice, affirme le procureur Patrice Koma Koïvogui. « Ces deux derniers jours, les ouvriers sont à pied d’œuvre pour achever ce chantier tant attendu ».

Concernant la maison centrale de Koundara, le constat est également alarmant. « Cet édifice, qui fait partie intégrante de la justice, est dans un état de dégradation avancé. Nous essayons, avec les moyens du bord, de colmater les fissures des murs pour maintenir une prison fonctionnelle. Cependant, cet état de vétusté accroît les risques d’évasion. Par conséquent, nous ne pouvons pas garder ici des condamnés dangereux. Cela nous oblige à organiser des transferts, généralement à nos frais », a-t-il expliqué.

Interrogé sur la perception de son travail par les citoyens et les autorités locales, Patrice Koma Koïvogui a mis en avant des indicateurs encourageants. « En arrivant en 2022, le registre pénal (RP) du parquet atteignait difficilement 110 à 120 dossiers. En 2023, nous sommes passés à 162. Et en 2024, nous avons atteint 208 dossiers. Cela prouve que les citoyens ont davantage confiance en la justice et préfèrent porter leurs affaires devant le tribunal plutôt que de les régler de manière informelle dans les quartiers ou auprès des chefs de secteurs. Cette collaboration renforcée a permis d’instaurer une confiance mutuelle que nous espérons mériter jusqu’à la fin de notre mission », a-t-il ajouté.

En évoquant l’année 2025, Patrice Koma Koïvogui a exprimé sa détermination à poursuivre les efforts entrepris en 2024. « Si nous restons à Koundara, malgré les nombreux mouvements dans l’administration, nous comptons rehausser encore le niveau d’activités. Je profite de cette occasion pour souhaiter une bonne et heureuse année à tous les citoyens de Koundara, à mes collaborateurs et aux lecteurs de Guineematin.com. Je tiens également à remercier les autorités pour leur soutien continu », a-t-il déclaré.

En outre, le procureur est revenu sur l’organisation récente de la 3ᵉ édition du Festival des Arts du Badiar (FESTAB). Pour lui, cet événement est un modèle d’harmonie sociale. « À travers ce festival, nous comprenons mieux le sens du vivre-ensemble à Koundara, une zone cosmopolite abritant diverses communautés. L’initiative de réunir toutes les couches sociales pendant une semaine pour célébrer la culture est un facteur d’union et d’harmonie à encourager et à pérenniser. Cela contribue à prévenir les conflits intercommunautaires et à renforcer la cohésion sociale », a-t-il laissé entendre.

De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

 Tél. : (00224) 628 51 67 96

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