Les accusés Alexis Maomi, Mamadou Yaya Diallo, Mamadou Lamarana Diallo, jugés pour vol à mains armée, risquent 10 ans d’emprisonnement. Telle est la peine requise à leur encontre par le représentant du ministère public du tribunal de première instance de Mafanco à l’audience du mardi, 31 décembre 2024. Par « manque de preuves plausibles et tangibles », la défense demande leur « acquittement pure et simple au bénéfice du doute », a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Ces trois accusés sont poursuivis pour le vol d’une moto appartenant à Mamadou Samba. Pendant l’opération, ils étaient munis d’armes à feu, selon l’accusation.
La moto en question a été retrouvée devant un bar à Dapompa où les agents ont fait une perquisition. L’accusé Mamadou Yaya Diallo, qui aurait été physiquement reconnu par la victime, a été sur les lieux. Il sera interpellé avec Mamadou Lamarana Diallo. Ils seront placés sous mandat de dépôt le 15 décembre 2023. Le dossier a été transféré au tribunal de première instance de Mafanco où la phase des réquisitions et plaidoiries a été abordée ce mardi.
Au cours de ses réquisitions, le représentant du ministère public a laissé entendre que les « faits sont clairs dans cette affaire ». Il demande au tribunal de condamner les 3 accuses à 10 ans de réclusion criminelle. « C’est qui est constant, Mamadou Lamarana Diallo est venu sur le lieu dans un véhicule impliqué dans une attaque à main armée. Et c’est lui qui a appelé Mamadou Yaya pour qu’ils se rencontrent dans ce bar. La victime Mamadou Samba n’a pas comparu, mais il a été entendu. Dans ses déclarations, il dit avoir identifié Mamadou Yaya Diallo. Que c’est ce dernier qui l’a braqué avec une arme pour retirer sa moto. Et finalement, cette moto a été retrouvée dans le bar où Mamadou Yaya Diallo était venu le retrouver. Ils ont soustrait la moto de Mamadou Samba et ils ont allés dans ce bar pour consommer. L’arme qui a été décrite par la victime a été retrouvé dans le bar. Les faits dans cette affaire sont clairs. Le ministère public vous demande de les retenir dans les liens de la prévention de vol à mains armée. Pour la répression, vous les condamnerez à 10 ans de réclusion criminelle. Mamadou Lamarana Diallo est un habitué de faits, il avait déjà séjourné 4 ans à la maison centrale de Conakry. Ces 4 ans ne lui ont pas servi de leçon. Ça veut dire qu’il n’a pas regretté », a requis le parquet.
La défense, quant à elle, par la voix de maître Ousmane Mansaré, parle de défaut de « preuves plausibles et tangibles » dans cette affaire. L’avocat estime que cette affaire est une affaire fourbe dans laquelle le ministère public veut conduire le tribunal sur un terrain glissant. Il demande au tribunal de les acquitter purement et simplement au bénéfice du doute. « Le ministère public n’a aucune preuve, même vous, vous n’êtes pas éclairés dans cette affaire. Aucune preuve matérielle justifiant leur participation pénale n’a été fournie au cours des débats. Il n’y a pas de preuves plausibles et palpables. Il y a doute dans cette affaire. Et il y a un principe sacré du droit qui dit que quand il y a doute, le doute profite à l’accusé. Le ministère public dit que Mamadou Lamarana Diallo est un récidiviste. Où est le casier judiciaire de Mamadou Lamarana Diallo ? Où est l’acte qui prouve qu’il est récidiviste ? Constatez que dans cette affaire, il y a doute. C’est une affaire fourbe. Et dans cette fourberie, le ministère public veut vous conduire sur un terrain glissant. Renvoyez-les des fins de la poursuite et statuer sur siège conformément à l’article 533 du code de procédure pénale », a plaidé l’avocat.
Après avoir écouté toutes les parties, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 7 janvier 2025.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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