Comme annoncé précédemment, le procès de Aliou Bah, président du MoDeL, se poursuit ce jeudi, 2 décembre 2025, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Le ministère public a requis 2 ans de prison à son encontre pour les faits d’offense et de diffamation contre le chef de l’Etat qui pèsent à son encontre. Mais, cette demande du parquet est vivement dénoncée par les avocats de la défense. Me Houleymatou Bah assure que cette procédure est une “parodie de justice”.
« J’ai soulevé certains points de manquement dans ma plaidoirie qui, pour moi, sont essentiels. On a vu à la première audience ici, il y avait le Chef de l’État comme partie civile. Mais aujourd’hui, sur le rôle d’audience, cette partie civile a disparu. Donc, on se demande réellement qui est réellement derrière cette procédure, parce que quand on parle de Chef de l’État, nous savons ce que ça veut dire, et toutes les institutions sont unanimes là-dessus. Mais aujourd’hui, force est de reconnaître qu’il n’y a pas de partie civile, parce que la personne qu’on veut désigner n’existe en réalité pas… Les réquisitions du parquet ne reflètent pas la réalité, parce qu’ils avaient même du mal à articuler cette réquisition. Donc, aujourd’hui, nous avons la ferme certitude qu’après cette audience, et quand le dossier sera mis en délibéré, nous allons rentrer avec notre client à la maison. Parce que les infractions qu’ils sont en train d’égrener n’existent pas en réalité. La partie civile n’existe pas. On se demande pourquoi on est là. C’est une parodie de justice. On a annoncé un ministère public comme un géant, mais on retrouve le ministère public désarticulé, squelettique, parce que les arguments et les infractions ne tiennent vraiment pas la route. Donc, le juge ne fera que l’application de l’article 544 du code de procédure pénale en renvoyant Monsieur Aliou Bah à aller continuer ses activités », a-t-elle déclaré.
En outre, cette avocate de la défense a demandé au tribunal de renvoyer Aliou Bah des fins de la poursuite pour délit non constitué.
« Nous avons dit au tribunal de Kaloum notamment au président et à sa composition que l’histoire les regarde. Ils doivent sortir par la grande porte et non par la fenêtre. Et que s’ils entrent en condamnation contre Aliou Bah, ils auraient foulé au sol leur indépendance. L’indépendance n’est pas textuelle. Elle est comportementale, innée en chaque homme. Quels que soient les textes qu’on va bâtir ici pour garantir l’indépendance des magistrats, si eux-mêmes ils ne veulent pas être indépendants, ils ne seront pas indépendants », a-t-elle indiqué.
Pour l’heure, c’est le tour de Maître Almamy Samory Traoré de faire les plaidoiries dans ce dossier.
Boubacar Diallo et Lamine Kaba Guineematin.com