Ouvert le 30 décembre dernier, le procès de Aliou Bah se poursuit ce jeudi, 2 janvier 2025, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Le président du MoDeL est poursuivi devant cette juridiction pour offense et diffamation contre le chef de l’Etat, Général Mamadi Doumbouya. Mais, ce jeune leader politique a toujours réfuté ces accusations articulées contre lui. L’audience de ce jour doit essentiellement porter sur les réquisitions et plaidoiries des parties dans cette affaire. Et pour la circonstance, plusieurs leaders de parti ou de mouvement politique ont rallié le tribunal de première instance de Kaloum ce matin pour soutenir Aliou Bah dans cette épreuve. Ibrahima Kalil Diallo, président du mouvement “Agissons pour la Guinée”, estime que ce procès contre Aliou Bah est une manœuvre visant à intimider tous ceux qui veulent se dresser contre la dictature de la junte du CNRD en Guinée.
« II était de notre responsabilité de venir aujourd’hui témoigner de tout notre soutien, bien qu’on l’a fait à travers les déclarations, à Monsieur Aliou Bah président du MoDeL, dans la situation difficile que lui et l’ensemble des citoyens épris de paix et justice de notre pays sont en train de traverser. Nous estimons que ce procès en réalité n’a que pour seul objectif non seulement de l’intimider lui en tant que leader politique, mais aussi d’intimider tous ceux ou celles qui voudront se dresser contre ceux qui veulent confisquer nos libertés, ceux qui veulent nous réduire en esclavage. Puisque notre mouvement Agissons pour la Guinée s’inscrit dans une logique d’apporter sa contribution dans le cadre de la lutte qui est déjà menée et pour permettre à notre pays de faire face à la dictature naissante, nous nous sommes dits qu’il était essentiel pour nous de venir aujourd’hui, au-delà des déclarations sur les réseaux sociaux, sur les médias, de venir physiquement apporter notre soutien indéfectible au MoDeL, mais aussi à tous ceux ou celles qui se trouvent aujourd’hui dans les geôles de ceux qui veulent anéantir la démocratie, surtout ceux qui veulent remettre en cause tous les acquis obtenus dans l’instauration d’une véritable démocratie, mais aussi d’un véritable état de droit dans notre pays à travers parfois des hautes luttes ou pire des sacrifices », a-t-il indiqué
Sur le moral du prévenu, Ibrahima Kalil Diallo, dit avoir rencontré un homme prêt à continuer le combat collectif pour le bien du peuple de Guinée :
« J’avoue que j’ai rencontré un homme serein disposé à poursuivre le combat, un homme encore une fois qui se dit que oui le combat qu’il est en train de mener n’est pas un combat qui est individuel, mais un combat qui est collectif qui in fine va bénéficier à l’ensemble du peuple de Guinée aujourd’hui qui se trouve être sevré de la démocratie, de la liberté ainsi de suite. Nous déjà, en le rencontrant dans la salle, nous sommes requinqués dans le soutien que nous continuons à lui apporter et à apporter à tous ceux qui pensent que la Guinée mérite d’être soutenue pour sortir de cette phase critique de son histoire », a-t-il dit.
Contrairement à la journée de l’audience du 30 décembre 2024, l’accès au tribunal de Kaloum est facile ce jeudi, avec la présence visible des agents de la police et de la gendarmerie.
Boubacar Diallo et Lamine Kaba pour Guineematin.com