![Zaoro Yozilé Haba, directeur préfectoral de l'action sociale, de la promotion féminine et de l'enfance de N'Zérékoré](https://guineematin.com/wp-content/uploads/2025/01/Zaoro-Yozile-Haba-directeur-prefectoral-de-laction-sociale-de-la-promotion-feminine-et-de-lenfance-de-NZerekore-1-696x340.jpg)
Malgré les campagnes de sensibilisation et la répression, les violences basées sur le genre (VBG) ne faiblissent pas en Guinée avec des chiffres toujours alarmants. Une situation qui préoccupe et qui nécessite plus d’actions en 2025. Dans la préfecture de N’Zérékoré, les violation des droits des personnes vulnérables ont continué en 2024. De nombreux cas de viols, de mutilations génitales féminines, de mariages d’enfants, entre-autres, ont été recensés. Dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com, Zaoro Yozilé Haba, directeur préfectoral de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance de N’Zérékoré, a dressé le bilan de 2024 dans son domaine.
D’entrée, monsieur Haba s’est réjoui des résultats et activités réalisés. « Pour toute l’année 2024, On peut se réjouir quand même des indicateurs que nous avons eus à travers la préfecture de N’Zérékoré, puisque, comparativement à l’année dernière, on a vu une amélioration des conditions de vie de nos cibles. Si l’année dernière, on était au-delà des indicateurs, dont N’Zérékoré avait battu le record dans le cadre de la violation des droits des personnes vulnérables, cette année quand même, on peut se réjouir parce qu’il y a eu beaucoup d’appuis qui ont permis de dissuader le taux. On peut se réjouir parce qu’avec la synergie dans le comité de lutte contre les violences basées sur le genre et celle des acteurs de protection, nous pouvons nous réjouir. Et, les indicateurs nous montrent qu’il y a eu une amélioration dans la compréhension et dans le changement de comportement de notre communauté », affirme le directeur préfectoral de l’Action sociale.
Poursuivant, notre interlocuteur a livré des statistiques en termes d’activités réalisées courant 2024. « En termes de mobilité précoce, c’est-à-dire les enfants qui se déplacent d’une préfecture à une autre, d’une localité à une autre, sans accompagnement des parents, nous avons eu deux (2) cas, dont une fille. Et tous ces deux (2) cas-là ont été accompagnés au niveau de leur origine, c’est-à-dire leur point de départ. Pour le cas des enfants en situation d’abandon, c’est-à-dire les bébés qu’on abandonne à longueur de journée, nous avons eu cette année deux (2) autres cas, dont une fille. Pour les MGF (mutilations génitales féminines), N’Zérékoré a enregistré sept (7) cas. Sept (7) enfants victimes des mutilations génitales féminines ont été admis à l’hôpital, et qui ont bénéficié des soins adéquats pour leur rétablissement ».
Par ailleurs, le directeur est revenu sur les cas d’abandons de familles, de traite et des enfants en conflit avec la loi. « La direction préfectorale de la promotion féminine et de l’enfance et les partenaires des forces de défense, c’est-à-dire la gendarmerie, la police, on a réprimé 7 cas d’abandon de famille. Et, sur ces 7 cas, il y a 1 cas qui a transité au niveau de la justice, dont le fautif a été condamné à trois mois, assortis de sursis. En ce qui concerne les enfants en situation de traite, c’est vrai que les situations de traite sont aujourd’hui très méconnues par nos communautés, parce que c’est une nouvelle thématique qui n’est pas encore bien saisie par nos communautés, où nous avons enregistré, avec l’appui de l’ONG « Agir pour les enfants », 47 cas qui ont tous bénéficié d’une réinsertion socio-professionnelle et scolaire, et qui ont aussi reçu des kits de la part de l’ONG… Nous avons plusieurs enfants, plusieurs mineurs, qui sont souvent en conflit avec la loi, soit au niveau des gendarmeries, des postes de la police, ou d’autres structures de garde à vue des enfants. Et je vous avoue que cette année, nous avons enregistré 32 enfants que nous avons eu à récupérer au niveau de la maison centrale, grâce à l’appui de la justice, à travers monsieur le juge pour enfants, qui nous a aidés à mettre à disposition ces enfants-là pour leur réintégration. Mais avant la réintégration, nous faisons la rééducation. Et la plupart de ces enfants ont bénéficié d’un accompagnement en termes de prise en charge de leur réinsertion professionnelle », a indiqué Zaoro Yozilé Haba.
En outre, le directeur a évoqué les cas de viol, de plus en plus préoccupants en Guinée. « Pour les cas de viol, il y a eu huit (8) cas que nous avons enregistré au niveau de la préfecture, dont deux (2) cas de viol collectif graves, qu’on a pu gérer à travers l’intervention de l’hôpital. Ce sont ces huit (8) cas qui ont été gérés en collaboration avec la direction, parce qu’il y a d’autres cas qui se passent dans les communautés dont nous n’avons pas les informations, ou encore les communautés elles-mêmes se permettent de gérer à l’amiable. Chose que nous déplorons chaque jour, parce que c’est contre la vie de ces victimes », a-t-il indiqué.
Pour finir, Zaoro Yozilé Haba demande aux parents d’être vigilants et de bien prendre soin de leurs enfants. « Je demande à nos parents, aux communautés, d’être toujours vigilants puisqu’il s’agit de la protection des enfants. C’est un travail de routine qui doit se faire chaque jour et à tout moment. Nos enfants que nous mettons au monde doivent être nos premières préoccupations en termes de suivi, de protection et d’accompagnement. Mais le plus souvent, ce qu’on déplore, c’est qu’avec l’irresponsabilité parentale, la plupart des membres des communautés préfèrent vaquer à leurs préoccupations, la recherche du quotidien. Ce qui ne permet pas souvent un cadre idéal de protection aux enfants. C’est le moment d’interpeller chacun, à tous les niveaux, de jouer son rôle, pour que notre préfecture soit un cadre idéal de protection », a lancé le directeur préfectoral de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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