Le procès du président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, se poursuit ce jeudi, 2 janvier 2025, au tribunal de première instance de Kaloum. Ce leader politique est accusé d’offense et de diffamation par le biais d’un système informatique contre le chef de l’État, Général Mamadi Doumbouya. À l’occasion de cette audience cruciale consacrée aux plaidoiries et réquisitions, Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral (BL), s’est rendu sur place pour réitérer son soutien au prévenu tout en lançant un appel à l’indépendance de la justice guinéenne.
Dr Faya Millimono a insisté sur la nécessité pour les magistrats de faire preuve d’impartialité et de dire le droit, sans subir d’éventuelles pressions. « J’espère que le droit va être dit, et c’est ce que j’invite les magistrats à faire. Nous n’aimerions pas que les magistrats de notre pays, après un autre changement, viennent nous dire qu’ils recevaient des injonctions de quelqu’un et donc ne lisez pas le droit », a-t-il mis en garde.
Pour Dr Faya Millimono, ce procès est un test de la maturité démocratique en Guinée et de la capacité du pays à garantir la liberté d’expression. « On ne va pas condamner Aliou pour une opinion. Ça, c’est quelque chose qui devait être dans le passé. » Selon lui, les opinions politiques ne devraient en aucun cas conduire à une incarcération, soulignant l’importance de protéger les droits fondamentaux des citoyens.
Rappelant son propre passé de prisonnier politique, Dr Millimono a témoigné de son expérience à la prison civile de Coronthie, lieu où Aliou Bah est actuellement détenu. « La prison de Coronthie, j’y ai été déjà. On ne souhaite pas être en prison, mais si c’est un avis, un point de vue, une opinion qui va m’envoyer en prison, on ne se laissera pas abattre moralement. » Cette déclaration, empreinte de résilience, reflète sa détermination à défendre les valeurs démocratiques, quelles qu’en soient les conséquences.
Ce procès, qui polarise l’opinion publique, met en lumière les tensions entre le pouvoir en place et certaines figures de l’opposition. L’intervention de Dr Faya Millimono s’ajoute aux nombreux soutiens exprimés à l’égard d’Aliou Bah, considéré par ses sympathisants comme victime d’une cabale politique visant à faire taire les voix critiques.
Lamine Kaba et Boubacar Diallo pour Guinéematin.com
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