Créé le 25 septembre 2023, le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) de Guinée a tenu une conférence de presse ce vendredi, 3 janvier 2025, à Conakry. Cette rencontre, dirigée par son président, Abdoulaye Diané, a permis de dresser le bilan d’un an d’activités de cette structure dédiée à l’encadrement et à la représentation des jeunes guinéens. Tout en soulignant les réussites, Diané a mis l’accent sur les nombreux défis, notamment l’inaction du ministère de la Jeunesse et des Sports, son département de tutelle, et a esquissé les perspectives pour l’année 2025.
Malgré les ambitions affichées lors de la création du CNJ, le chemin parcouru au cours de cette première année a été parsemé d’embûches. Si des partenaires comme le PNUD et l’UNFPA ont apporté un soutien logistique important (équipements pour les bureaux régionaux et nationaux), ces efforts restent entravés par un manque de locaux adaptés.
« Après un an d’existence, le bureau national du CNJ n’a toujours pas de siège. Ces équipements acquis il y a plus d’un an par l’UNFPA sont toujours entreposés, faute d’un espace convenable. Cela illustre bien les défis auxquels nous faisons face, notamment le manque de ressources matérielles et financières », a déploré Abdoulaye Diané.
La situation est encore aggravée par l’absence d’un décret de reconnaissance officielle du CNJ, indispensable pour mobiliser des financements et mener à bien les missions.
« Le ministère de la Jeunesse et des Sports, sous la direction du ministre Kéamou Bogola Haba, reste inactif face à cette problématique. Nous avons besoin de cet acte juridique pour être pleinement opérationnels », a insisté le président du CNJ.
L’absence d’un décret officiel entrave également l’accès aux ressources financières prévues pour le fonctionnement du CNJ. Une entente avec le Conseil National de la Transition (CNT), soutenue par les ministères de la Jeunesse et du Budget, avait prévu une allocation d’un milliard de francs guinéens pour 2024. Toutefois, sans décret, ces fonds restent inaccessibles. Abdoulaye Diané plaide pour une action rapide du ministère de la Jeunesse afin de faire adopter ce décret en Conseil des ministres.
« Ce document est crucial pour notre reconnaissance et notre fonctionnement. Une fois adopté et promulgué par le président de la République, nous pourrons bénéficier d’un accompagnement étatique et d’une subvention inscrite dans la loi des finances, facilitant ainsi nos actions », a-t-il expliqué.
Malgré les obstacles, le CNJ ne baisse pas les bras. Pour l’année 2025, il ambitionne de mettre en place un plan stratégique pour orienter ses actions ; élaborer une stratégie de communication pour sensibiliser et mobiliser davantage de jeunes ; finaliser un manuel de procédures pour standardiser ses opérations ; organiser un atelier de présentation des documents stratégiques aux partenaires et parties prenantes. Le CNJ se veut être une plateforme d’expression, de concertation et de représentation des jeunes guinéens. À travers cette structure, Abdoulaye Diané et son équipe souhaitent renforcer la participation des jeunes au développement du pays.
« Nous sommes là pour soutenir l’État et offrir aux jeunes un espace où ils peuvent s’exprimer et contribuer activement à la construction de la Guinée », a-t-il souligné.
En conclusion, le président du CNJ a réitéré son appel aux autorités.
« Nous espérons vivement que le ministère de la Jeunesse portera notre plaidoyer auprès des instances supérieures. La reconnaissance officielle du CNJ est la clé pour que nous puissions pleinement jouer notre rôle dans le développement de la Guinée », a-t-il dit.
L’année 2025 sera cruciale pour le Conseil National de la Jeunesse de Guinée. Entre défis persistants et ambitions renouvelées, la structure mise sur une meilleure collaboration avec l’État et les partenaires pour répondre aux aspirations de la jeunesse guinéenne.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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