A 47 kilomètres du Ghana, sur la route nationale Abidjan-Lagos, dans la grande région du Sud-Comoè, se trouve Aboisso. Une ville cosmopolite où se concentre un nombre important de Guinéens. Dans un entretien accordé au correspondant de Guineematin.com basé à Abidjan, le président des ressortissants guinéens de la localité a expliqué les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien avant d’interpeller les autorités.
A en croire Mory Diakité, le quotidien de ses compatriotes dans cette localité est régi par la cohésion et l’entente, sans problème majeur. Toutefois, il signale qu’étant proches de la frontière ivoiro-ghanéenne, le rapatriement sporadique de Guinéens au Ghana, travaillant clandestinement dans les mines, constitue un véritable casse-tête chinois. « Les problèmes auxquels nous sommes confrontés ici, des ressortissants guinéens, venus de notre pays, vont souvent au Ghana pour l’exploitation clandestine de l’or dans les mines. Et une fois arrêtés, ils sont immédiatement renvoyés derrière la frontière, vers ici. Ensuite, ils nous envahissent ici. Et pour les ramener en Guinée, nous sommes obligés de faire des cotisations pour eux. C’est un réel calvaire pour nous qui sommes proches de la frontière. On a posé le problème à l’ambassade. J’ai moi-même plaidé pour cela, mais ce n’est pas résolu d’abord. On souffre beaucoup ici. Moi en premier, car ma cour est souvent inondée de personnes », a expliqué Mory Diakité, président des ressortissants guinéens à Aboisso.
Pour eux qui vivent à 115 kilomètres d’Abidjan, capitale du pays, où se trouve la représentation diplomatique guinéenne en Côte d’Ivoire, les problèmes liés à l’octroi des cartes d’identités consulaires s’accentuent. Quatre (4) mois après le passage des agents consulaires pour l’enrôlement, silence radio, aucun citoyen n’est encore entré en possession de sa carte d’identité, apprend-on. Une charge de plus que le président et ses associés endossent auprès de leurs compatriotes. « Nos cartes d’identités sont périmées ici. L’ambassade a envoyé une équipe pour venir faire l’enrôlement. Cela fait aujourd’hui 4 mois. Ça nous assaille beaucoup. Souvent, les compatriotes viennent se plaindre chez moi. Je suis obligé de les consoler en leur disant toujours d’attendre », a fait savoir monsieur Diakité.
Loin du pays natal, ici, la promotion de l’union reste le maître mot pour dissiper tout éventuel clivage politique. Sur la question, le président des ressortissants guinéens rassure. « Le problème lié à la politique ne prend pas le dessus. Nous arrivons toujours à nous entendre très bien, sans distinction. Parmi nous, il y a des forestiers, des malinkés et des peuhl en majorité », a-t-il indiqué.
Au-delà d’une ristourne qu’il demande auprès de l’ambassade de la Guinée en Côte d’Ivoire, pour le besoin pour le bon fonctionnement de sa caisse, Mory Diakité plaide également pour l’obtention de cartes consulaires pour ses compatriotes et des pièces prouvant leur légitimité de syndicats à la tête de leurs concitoyens sans lesquelles aucune démarche administrative n’est possible.
Depuis Abidjan, Mamadou Malal Diallo pour Guineematin.com