La récupération des domaines dits « spoliés de l’État » constitue une mission prioritaire pour Mamadou Moussa Barry, directeur préfectoral de l’Urbanisme de Koundara. Malgré des défis persistants, il affirme avoir réalisé des progrès notables pour l’année 2024. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com dans le Badiar, le directeur a appelé à une meilleure sensibilisation des citoyens sur les questions foncières pour minimiser les risques de conflits. Il en a profité pour étaler les perspectives de son service pour l’année 2025.
Dans son intervention, Mamadou Moussa Barry s’est longuement exprimé sur les avancées et défis liés à sa mission principale. « Aujourd’hui, je peux me permettre de dire que tout ce qui concerne les domaines spoliés de l’État dans la commune urbaine et les différentes sous-préfectures a été récupéré. Par exemple, dans le quartier Dar-es-Salam, environ 15 hectares de terrains réservés aux ministères de l’Énergie et du Commerce avaient été morcelés et vendus. Mais aujourd’hui, ces terrains sont de nouveau dans le portefeuille de l’État, titrés et protégés », affirme le directeur préfectoral de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la récupération des domaines spoliés de l’État de Koundara.
Par ailleurs, monsieur Barry n’a pas manqué de remercier le préfet de Koundara pour son appui précieux dans cette opération délicate. « Je tiens à remercier M. le préfet de Koundara, dont l’implication a été déterminante pour atteindre cet objectif. Cela n’a pas été une tâche facile, mais avec son soutien, nous avons réussi », a-t-il fait savoir.
Cependant, cette mission n’est pas exempte de défis. Le directeur explique les obstacles rencontrés. « À Koundara, les citoyens ne comprennent toujours pas ce qui implique la gestion foncière. C’est une zone agricole par excellence, et les habitants ne sont pas réellement intéressés par les lotissements ou le morcellement officiel. Pire encore, beaucoup refusent de coopérer et préfèrent vendre des parcelles de manière anarchique », révèle-t-il.
Ce manque de sensibilisation a entraîné des constructions désordonnées, créant des problèmes récurrents dans la commune urbaine. « Les citoyens viennent souvent me voir pour se plaindre qu’une construction empiète sur une route, mais cela se passe dans des zones hors lotissement. Nous ne pouvons pas parler de routes ou de réseaux viables dans un espace non organisé », a indiqué M. Barry.
Pour pallier ce manque d’information, le directeur préfectoral de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la récupération des domaines spoliés de l’État de Koundara s’est engagé dans une campagne continue de sensibilisation. « Je passe régulièrement à la radio rurale pour expliquer l’importance des titres fonciers et des lotissements. Malheureusement, certains citoyens continuent de penser que je suis difficile, alors que je ne fais qu’accomplir ma mission. La collaboration avec M. le préfet est excellente. C’est un responsable expérimenté et disponible, avec qui nous travaillons en parfaite harmonie. Pour l’instant, je n’ai aucun problème avec l’administration décentralisée ou la commune. Tout se passe bien ».
Notre interlocuteur a également évoqué les projets de son service pour l’année 2025. « Nous allons poursuivre nos efforts de sensibilisation avec les autorités administratives et communales. Koundara dispose d’un plan cadastral datant de 1964 qu’il faut réactualiser pour mieux structurer les espaces. Toutefois, en raison de l’interdiction actuelle du lotissement officiel, nous espérons que cette situation sera débloquée par notre ministre en 2025. Cela permettra d’entamer un vrai lotissement et de répondre aux attentes des populations, notamment à Badiar. À Termessé, nous avons sensibilisé les habitants sur les avantages des titres fonciers et des lotissements. Ils ont proposé un domaine de 25 hectares à lotir, et nous attendons l’autorisation de l’inspection régionale pour avancer », a-t-il fait savoir.
Mamadou Moussa Barry conclut en réaffirmant son engagement dans l’esprit de la refondation prônée par le président de la République. « Nous avançons avec le soutien de notre département et des autorités supérieures pour améliorer le quotidien des populations. Certes, il reste des obstacles, notamment le manque de maîtrise des citoyens en matière foncière, mais nous continuons à expliquer et à sensibiliser. Enfin, je tiens à remercier le ministre Mory Condé pour son dévouement et son soutien constant pour notre département et le président de la République, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya ».
De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com
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