L’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, a brillé par son absence ce mardi, 7 janvier 2025, devant la Chambre de Jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Il était pourtant très attendu devant cette juridiction pour répondre des accusations de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment d’argent et corruption qui pèsent à son encontre. Son hospitalisation à la clinique Pasteur et son “incapacité à se tenir debout” sont les principaux arguments toujours brandis par ses avocats pour justifier cette absence qui agace le ministère public, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Après l’ouverture de l’audience et la lecture du rôle par la greffière, le président a, après avoir appelé le prévenu, constaté son absence. Il a ensuite annoncé que trois requêtes déposées par la défense avaient été notifiées à la Cour et aux différentes parties. Ces requêtes concernent une exception d’inconstitutionnalité (déjà tranchée par la Cour Suprême), une demande de transfert du dossier vers une autre juridiction qui est un tribunal (parce que la défense juge la CRIEF incompétente de juger cette affaire) et une récusation du juge Yagouba Conté, introduite par le ministère public pour soupçon.
Le procureur spécial, Ali Touré, assisté de son substitut Hamyata Kaba, a rappelé que l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, avait été informé de la tenue de l’audience d’aujourd’hui à travers un courrier déposé dans ses mains. Selon lui, des agents se sont rendus à la clinique Pasteur pour lui remettre la notification, mais ce dernier a déclaré être malade ne pouvant même pas se tenir debout, à plus forte raison se présenter devant la Cour.
Le procureur Ali Touré a sollicité que la Cour écarte les requêtes de la défense et procède à l’examen du fond du dossier. Il a également fourni des précisions sur les démarches entreprises et sur le contenu des requêtes évoquées au début de l’audience.
De son côté, la partie civile a rappelé que la Cour suprême avait déjà tranché la question de l’exception d’inconstitutionnalité, rejetant ainsi la demande de la défense. Elle a souligné qu’une telle décision ne saurait être rendue à nouveau dans le même dossier par la Cour Suprême.
Les avocats de la défense, Me Dinah Sampil et Me Sidiki Bérété, ont rétorqué que les requêtes soumises à la Cour ne sont que des notifications à titre informatif et qu’aucune décision ne devrait être prise par la chambre avant que le président de la CRIEF et la Cour suprême ne statuent sur requêtes. Ils ont donc demandé un sursis à statuer dans la présente procédure.
Après sa retraite pour la délibération par rapport aux différentes sollicitations, la Cour a rejeté la demande de sursis, estimant que l’arrêt de la Cour suprême sur l’exception d’inconstitutionnalité était définitif. Elle a renvoyé l’affaire au 15 janvier 2025 pour la comparution d’Ibrahima Kassory Fofana et l’ouverture des débats.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com