« La victoire ! C’est un procès politique ! Je suis un prisonnier de Mamadi Doumbouya ! La victoire ! La victoire ! » Ce sont les premiers mots du président du parti Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) à sa sortie du tribunal de première instance de Kaloum mardi, 7 janvier 2024. Le leader politique a été condamné à 2 ans de prison par cette juridiction pour offense et diffamation contre le Chef de l’État Général Mamadi Doumbouya via un système informatique.
Ce mardi, une certaine tension règne dans le centre-ville de Conakry. C’est le jour du verdict tant attendu du procès du président du MoDeL. Aliou Bah arrive au tribunal de Kaloum à 9 heures13’. Il est directement entré, en compagnie des autres prisonniers, dans la salle d’audience. Comme d’habitude, le jeune leader est assis sur une chaise en plastique à l’extérieur du box des accusés et des prévenus.
La ruelle du tribunal est quadrillée par les agents des forces de l’ordre. Un pick-up de la gendarmerie à l’Est et un autre de la police à l’Ouest. L’accès du tribunal est filtré. Les agents ne laissent passer que les journalistes, les travailleurs du tribunal et certains membres du parti venus soutenir leur président dans cette procédure. La salle d’audience est remplie. Il y a la présence des diplomates.
A 11 heures10’, le tribunal présidé par le juge audiencier Ousmane Sylla monte sur scène. Et, le couperet tombe.
« Le tribunal, statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle, sur l’action publique, déclare Mamadou Aliou Bah coupable des délits d’offense et de diffamation contre le président de la République par le biais d’un système informatique. Pour la répression, le condamne à 2 ans d’emprisonnement, ordonne la restitution du téléphone Samsung », annonce le juge Ousmane Sylla.
A la fin de cette annonce, les militants du parti Mouvement démocratique Libéral (MoDeL) scandent à l’unisson dans la salle d’audience : « Injustice ». Aliou Bah est réconforté par les membres de sa famille biologique et politique, ainsi que par son pool d’avocats.
Le président du MoDeL sort de la salle d’audience. Il est, cette fois-ci, entouré par les agents pénitentiaires qui le conduisent au véhicule de la maison centrale de Coronthie. Aliou Bah fait un point levé avec sa main droite. Il a le temps d’adresser un message à l’opinion nationale et internationale : « La victoire ! C’est un procès politique ! Je suis un prisonnier de Mamadi Doumbouya ! La victoire ! La victoire ! »
Le convoi bouge, direction la maison centrale de Coronthie. Le pick-up de la police en tête, le véhicule des prisonniers au milieu et le pick-up de la gendarmerie en dernière position.
Les militants de ce jeune leader âgé de 40 ans protestent en ces termes : « À bas l’injustice ! Injustice ! À bas la dictature ! Zéro ! La justice corrompue ! » Mais, le convoi s’éloigne et sort finalement du champ de vision du public. Ainsi, tout le monde se disperse, et les locaux du tribunal de Kaloum retrouvent leur sérénité et leur calme habituel.
Boubacar Diallo et Lamine Kaba pour Guineematin.com