Attouchement sexuel sur mineur : Mohamed Bountou Sylla jugé au tribunal de Dixinn

Tribunal de première instance de Dixinn

Jugé pour atteinte sexuelle sur mineur, précisément des attouchements, sur deux fillettes, Mohamed Bountou Sylla a comparu devant le tribunal de Dixinn mardi, 7 janvier 2025. Appelé à la barre pour donner sa version, il a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans ce dossier, Mohamed Bountou Sylla est accusé d’avoir fait des attouchements à sa belle-sœur et sa nièce (la fille de sa petite sœur). Cependant lors des auditions préliminaires, sa nièce a changé sa version, soutenant que c’est sa tante, la femme du prévenu, qui lui a demandé d’accusé son oncle. Par conséquent, il est uniquement poursuivi pour le cas de la petite sœur de sa femme.

En séjour carcéral depuis le 31 mai 2024, le prévenu est un comptable de profession. Marié et père de plusieurs enfants. Il a vigoureusement nié les accusations mises à sa charge à la barre ce mardi.

« M C est la sœur de ma femme. Elle vit avec moi, elle a grandi avec moi, je l’ai élevé depuis ses 7 à 8 ans, et je la considère comme ma propre sœur. Mais entre madame et moi, ça n’allait pas. Donc, j’ai décidé de la renvoyer chez ses parents. J’ai tout fait pour que mon père m’aide à cet effet, il a refusé. Le 28 mai 2024, quand je suis rentré, j’ai trouvé que ce jour-là aussi madame était énervée. Donc, j’ai appelé les sages du quartier pour qu’ils m’aident à la renvoyer chez ses parents. Après cet acte, le lendemain, j’ai reçu la plainte m’accusant d’atteinte sexuelle sur mineur. Une fois que je suis allé répondre à la convocation, on m’a appris que ma femme a porté plainte contre moi parce que, selon elle, j’ai fait des attouchements sexuels à sa sœur. Moi qui ai élevé sa sœur et qui la considérais comme ma sœur. Je vis avec plus de 8 filles dans ma cour, je les élève et les considère comme mes propres enfants. Comment aurais-je pu commettre cet acte sur une fille que j’éduque depuis 10 à 11 ans ? » a-t-il dit en versant de chaudes larmes.

Prenant la parole, le conseil de l’accusé a informé le tribunal que la partie civile, en l’occurrence la femme du prévenu, avait retiré sa plainte, avouant qu’elle a porté plainte contre son mari parce qu’elle était en colère et qu’elle n’aimait pas le rapprochement que son mari avait avec sa petite sœur pendant qu’il lui demandait de partir, de quitter la maison.

De son côté, la partie civile a été appelée à la barre pour un supplément de renseignements, vu qu’elle s’est déjà désistée de sa constitution de partie civile.

« C’est moi même qui ai porté plainte contre mon mari, mais je le regrette. Je ne vais pas entrer dans les détails, c’est pourquoi je vous demande pardon. Je me sens coupable parce que je pense que j’aurais dû gérer ce problème entre nous et non d’envoyer mon mari en prison. S’il vous plaît, à cause de vos enfants, acceptez de le pardonner », a-t-elle plaidé.

Cependant, le ministère public a fait comprendre à la partie civile que son désistement ne peut empêcher la poursuite de la procédure judiciaire déjà entamée. Une déclaration face à laquelle la plaignante a éclaté en sanglots, en implorant le tribunal d’épargner son mari.

Intrigué par son comportement, le parquet a demandé à la partie civile si elle a porté plainte contre son mari parce qu’elle était fâchée qu’il veuille divorcer d’elle, et non parce qu’il a commis l’acte dont elle l’accuse.

« J’étais effectivement fâché quand ma sœur est venue me dire que mon mari lui faisait des attouchements, mais pas parce qu’il voulait qu’on divorce », a-t-elle répondu.

Pour sa part, le conseil du prévenu a trouvé qu’il y avait trop de coïncidence dans cette affaire. Il a cherché à comprendre pourquoi avoir attendu que son mari convoque les sages du quartier pour la congédier chez ses parents pour porter plainte contre lui le lendemain. L’avocat de la défense a également fait remarquer au tribunal que c’est la troisième fois que la partie civile dépose des lettres de désistement. Arguant qu’il y a une contradiction dans les déclarations de celle-ci. Par conséquent, il a demandé à ce que son client soit libéré.

De son côté, le ministère public n’a pas trouvé d’objection à la demande de la défense.

Après avoir déclaré les débats clos dans ce dossier, le tribunal présidé par le juge Aboubacar Thiam a accepté la demande de mise en liberté de Mohamed Bountou Sylla et a renvoyé l’affaire au 9 janvier 2025 pour les réquisitions et plaidoiries.

Mariama Barry pour Guineematin.com

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