Conakry : un faux policier condamné pour le vol de 3 téléphones et usurpation de titre

Ibrahima Barry, jugé pour vol aggravé et usurpation de titre, a été reconnu coupable au tribunal de Mafanco lundi, 06 janvier 2025. Accusé de s’être fait passer pour un policier tout en retirant des téléphones des mains de Souleymane Sylla, il a écopé d’une peine de 18 mois d’emprisonnement, dont 10 mois avec sursis. A la barre, le prévenu, âgé de 28 ans, avait reconnu les faits mis à sa charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters. A la barre Ibrahima Barry, avait reconnu les faits mis à sa charge.

En détention préventive à la maison centrale de Conakry depuis le 03 décembre 2024, Ibrahima Barry est jugé pour vol aggravé et usurpation de titre. A la barre, il a reconnu les faits mis à sa charge. « Je suis un agent stagiaire de la police, mais je n’ai pas un acte qui le certifie. Je reconnais avoir pris deux téléphones avec lui (Souleymane Sylla), à Saint Georges, parce que je l’ai trouvé en train d’attacher la drogue Kusch. Donc, je lui ai dit de me suivre jusqu’à l’aéroport où je l’ai mis à la disposition des agents qui étaient présents ce jour. J’ai continué vers G’bessia. Mais, j’ai eu une altercation avec un jeune dans un restaurant où j’ai cassé deux chaises. Le propriétaire a dit que je ne bougerais pas de là tant que je ne payais pas les deux chaises. Il a dit qu’une chaise coûtait 80 000 GNF. Je l’ai supplié avec les 40.000 GNF que j’avais sur moi. Je lui ai dit que j’étais policier, mais il a refusé. C’est dans ça qu’ils sont venus me trouver avec le jeune en question et m’ont envoyé au commissariat central de G’bessia. Mais, avant cela, j’avais reçu des appels de mon chef qui m’avait dit de restituer les téléphones que j’ai eu à retirer avec le jeune. J’ai été également auditionné puis déféré au parquet. J’étais stagiaire au commissariat de Kaporo, mais on nous avait dit de rester à la maison et nous a interdit d’être sur le terrain ou d’exercer le métier de policier jusqu’à nouvel ordre. Mais, je me suis rendu au commissariat central de G’bessia pour exercer là-bas. Car je ne voulais pas rester à la maison, sinon mon intention n’était pas de lui faire du mal, ni de lui voler ses téléphones », a expliqué le prévenu.

De son côté, Souleymane Sylla, élève, partie civile dans cette affaire, a expliqué dans quelles circonstances ses téléphones ont été retirés. « Il m’a trouvé à Saint Georges, j’étais en train de consommer de la boisson XL. Il était sur une moto avec un autre. Il m’a demandé ce que je fais dans le noir. Je lui ai dit que je prenais mon jus. Il a rétorqué que ce sont les délinquants, les bandits qui s’assoient dans l’obscurité pour consommer de la drogue. Je lui ai dit d’allumer la lumière pour voir si j’avais l’air d’un bandit. C’est ainsi qu’il a voulu mettre ses mains dans mes poches. Je lui ai dit que je ne laisserais pas un policier mettre ses mains dans mes poches. Donc, j’ai fait sortir de mes poches 3 téléphone, dont un IPhone XL, Samsung A10S, Samsung A 03 et 5 0000 GNF qu’il a pris avec moi et m’a demandé de le suivre à l’aéroport où il m’a laissé devant un pick-up pour continuer son chemin. Heureusement pour moi, j’avais une connaissance dans ce pick-up. Cette connaissance dormait. Je l’ai réveillée pour lui demander s’il connaissait cet agent qui a retiré mes téléphones et mon argent. C’est ainsi qu’un des agents m’a dit qu’il le connaît et qu’il est au commissariat central de G’bessia d’ailleurs ils sont à sa recherche. On l’a appelé plus de 4 fois pour qu’il décroche l’appel, et l’officier lui a dit de ramener les téléphones qu’il vient de retirer au jeune (moi) et lui a fait savoir que je suis le fils de l’imam. Nous sommes montés dans le pick-up et on est allé à sa recherche, c’est ainsi qu’on l’a trouvé en dispute avec un gérant de restaurant pour une histoire de chaises. Les agents m’ont fait savoir que c’est un habitué des faits. De là, on l’a pris dans le pick-up, puis nous sommes partis au commissariat central de G’bessia. J’ai donné ma version des faits. De là-bas, on nous a envoyés au parquet de Mafanco, ici, avec les téléphones, pour notre audition. Mais, moi on m’avait déjà libéré au commissariat central », a fait savoir le jeune élève.

Dans la phase des réquisitions, le représentant du ministère public a indiqué que le comportement du prévenu est un acte délictuel. Pour la répression, il va solliciter sa condamnation à deux (2) ans d’emprisonnement.

Pour sa propre défense, Ibrahima Barry va demander pardon.

Après avoir écouté les parties, le juge a déclaré Ibrahima Barry coupable des faits de vol aggravé et d’usurpation de titre. Pour la répression, le condamne à 18 mois d’emprisonnement, dont 10 mois assorti de sursis. Il a ordonné la confiscation du scellé (la tenue policière) et la restitution des objets volés (les 3 téléphones).

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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