Gaoual : les populations se plaignent des difficultés liées aux audiences foraines

Les audiences foraines qui sont lancées par le gouvernement un peu partout à travers le pays dans le cadre du programme national du recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC), ont débuté depuis le 20 décembre dernier dans la préfecture de Gaoual et vont prendre fin 3 jours.

Ces audiences dont l’objectif est de doter les citoyens qui ne possèdent pas d’acte de naissance, de jugement supplétif, connaissent un grand engouement, mais aussi des difficultés. Partout à travers la préfecture, les populations accourent vers les juges audienciers pour espérer repartir avec le sésame. Mais dans de nombreux cas, cela relève d’un parcours du combattant, vu l’insuffisance des documents et le nombre de jours impartis insuffisants pour l’enregistrement des demandeurs.

Joint par téléphone, mardi 7 janvier 2025, Gbamon Kpoulomou, confirmé cet engouement à travers des statistiques et déplore également certaines difficultés.

« Les audiences foraines ont démarré les 20 et 21 décembre dernier. A travers un programme, nous avons mis en place deux équipes. L’une que je dirige personnellement et la seconde par le juge Jeunot Elvice Doré. La première équipe est chargée de Gaoual centre, Kakoni, Koumbia et Kounsitel. La seconde gère les communes rurales de Malanta, Touba, Wendou M’Bour et Foulamory. Dans chaque localité, nous devons passer 4 jours. À cette date, notre équipe a fini avec les populations de Gaoual centre, Kakoni et Koumbia et il nous reste Kounsitel. Nous avons un total de 16 jours pour faire le tour de Gaoual. La première équipe qui est à sa dernière étape (Kounsitel) a enregistré 10 600 personnes enrôlées pour 56 000 en attente et 1 130 jugements supplétifs qui sont délivrés. Il y a beaucoup de personnes en attente qui n’ont pas obtenu leurs jugements supplétifs. Cela s’explique soit à cause du manque de fiches d’enrôlement ou alors du nombre insuffisant de registres », a expliqué Gbamon Kpoulomou.

L’objectif de cette opération est de doter chaque citoyen d’un acte légal, appelé jugement supplétif, a précisé ce juge de parquet.

« C’est le 1er document pour un être humain. A la naissance, si quelqu’un n’a pas obtenu un acte de naissance, il doit chercher à avoir un jugement supplétif. C’est ce document qui doit lui permettre d’avoir les autres documents d’identification. La carte d’identité, le passeport, le permis de conduire…Le gouvernement a décidé de rendre gratuite l’attribution de ce document, dans le cadre du PN-RAVEC. Aucun citoyen ne doit débourser un sous pour son acquisition. Il suffit juste de remplir une fiche d’identification, le citoyen comparaît devant le juge qui lui pose quelques questions avant de donner la parole au ministère public pour les observations. C’est après cela qu’on lui donne le document en procédant, sur place, à la transcription par un officier d’État civil. Normalement, l’opération prend 10 jours, mais l’Etat a décidé de régulariser, exceptionnellement cette situation à travers des mesures exceptionnelles. C’est ce qu’on appelle audience foraine qui est à l’image des autres audiences, mais à la seule différence que c’est le tribunal qui se déplace de son lieu habituel pour une localité bien déterminée », a fait savoir le procureur de la république près le tribunal de Gaoual.

Pour combler ce manque de document, les magistrats en charge de cette opération à Gaoual devraient écrire à la hiérarchie, en vue de permettre au maximum de citoyens de s’enregistrer et d’avoir ce sésame.

Des citoyens des différentes localités déjà parcourues, sont de plus en plus nombreux à interpeller Guineematin.com, à travers ses reporters, pour exprimer leurs préoccupations liées à l’obtention de ce document de base.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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