Cela fait six mois, jour pour jour, ce jeudi 9 janvier 2025, depuis que les responsables du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ont été enlevés à Conakry. Aucun signe de vie de Foniké Menguè et de Billo Bah, au grand dam de leurs familles, amis et de nombreux anonymes, surpris par cette disparition forcée d’acteurs de la société civile. Interrogé à ce sujet ce jeudi, Abdoul Sacko, coordinateur des Forces sociales de Guinée, a dit l’angoisse qui l’anime et la volonté de se battre pour permettre à notre pays de retrouver la normalité.
Dans son intervention, Abdoul Sacko a exprimé l’angoisse qui étreint les consciences actuellement depuis la disparition des deux activistes le 9 juillet 2024. « Nous traversons aujourd’hui une situation d’angoisse. Mais surtout, une compassion que nous avons pour leurs familles, celle de Saadou Nimaga, de Habib Marouane Kamara, de Foniké Menguè et de Billo Bah, qui se lèvent le matin sans savoir où sont leurs maris, leurs frères, leurs fils et se couchent le soir encore sans avoir de nouvelles. C’est une situation qu’on ne souhaite à personne. Ces six mois sont une période pénible, une traversée du désert pour tous les défenseurs de liberté et de droits de l’homme. Je pense que c’est un moment pénible, un moment d’angoisse pour tous ceux qui se battent pour une société juste et équitable, une société d’épanouissement individuel et collectif ».
Poursuivant, Abdoul Sacko dénonce l’indifférence des autorités face à cette situation. « Ce qui est encore plus difficile, ce qui est plus terrorisant, c’est le manque de compassion des autorités envers leurs familles, le manque de soutien, surtout quand les autorités disent que ce sont disparition pour lesquelles, malgré tous les moyens qu’elles ont à leur disposition, malgré leur rôle régalien, qu’elles n’en savent rien… Là, c’est le comble de la souffrance psychologique, de la souffrance morale, mais aussi de l’inquiétude pour tous ceux qui défendent les valeurs de justice et d’une société paisible », lance Abdoul Sacko.
Par ailleurs, le coordinateur des Forces sociales de Guinée dit craindre pour la suite. « La crainte pour leur vie, nous avons dépassé ce niveau, parce que lorsque les autorités qui ont le rôle principal de défendre les citoyens nous disent qu’elles ne savent pas où ils sont, comment ils ont été enlevés, je pense que nous avons dépassé ce niveau. La crainte, elle est immense, aussi bien pour leur vie et la vie de leur famille aussi, parce qu’on ne sait pas qui leur en veut. Donc aujourd’hui, nous craignons pour toutes ses personnes qui défendent les valeurs et les libertés », enchaîne Abdoul Sacko.
Malgré cette situation, notre interlocuteur affirme que le combat va se poursuivre. « Je vous assure que nous vivons avec inquiétude, nous vivons avec la psychose et nous ne cessons de recevoir des menaces, mais aussi des conseils, à peine voilés. Mais, nous n’allons pas céder à la peur, à la crainte, sinon encore une fois, nous nous couchons avec des inquiétudes et nous nous couchons avec des inquiétudes. Nous allons continuer à nous battre pour les libertés, pour la démocratie, pour une société juste, une société sans adversité, une société sans haine. Avoir le pouvoir ne veut pas dire qu’on peut faire tout ce qu’on veut », a-t-il martelé.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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