Dans un communiqué publié dans la soirée d’hier, jeudi 9 janvier 2025, à la télévision publique guinéenne (RTG), le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) a dit avoir constaté avec regret “la prolifération des mouvements politiques sans autorisation administrative préalable” en Guinée. Ibrahima Kalil Condé assure que ces agissements sont contraires aux dispositions de la loi organique L91-2, CTRN du 23 décembre 1991, portant charte des partis politiques. C’est pourquoi, il demande à tous ces mouvements politiques de « cesser immédiatement leurs activités et de soumettre une demande d’autorisation administrative auprès de notre ministère pour leur existence légale ».
Également, le patron du MATD invite les institutions nationales et internationales, les partenaires techniques et financiers à “cesser toute collaboration avec les 54 partis politiques suspendus jusqu’au 31 janvier 2025”, conformément aux conclusions du rapport final de l’évaluation des partis politiques de 2024. Par ailleurs, il prie les partis politiques en litige interne de se conformer aux décisions de justice ou de faire preuve de retenue avant le dénouement de leur situation pendante devant les juridictions compétentes.
Dans un communiqué conjoint ce vendredi, 10 janvier 2025, l’ANAD et l’UFDG ont réitéré leur engagement pour le “retour rapide à l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques et conformes aux principes démocratiques”. Elles ont aussi accusé le CNRD d’être à la base de la “prolifération des mouvements politiques” dénoncée par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.
Guineematin.com vous propose ci-dessous l’intégralité de ce communiqué de l’ANAD et l’UFDG :
Nous prenons acte de ce communiqué et souhaitons rappeler que, dans le cadre de notre engagement aux Forces Vives de Guinée, l’ANAD et l’UFDG récusent la légitimité du CNRD et exigent une transition civile, crédible, inclusive et respectueuse des aspirations du peuple guinéen. Notre objectif demeure le retour rapide à l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques et conformes aux principes démocratiques.
Les restrictions sur les activités politiques et l’interdiction systématique des manifestations demeurent illégales. Ces pratiques violent non seulement la Charte de la Transition, mais aussi les lois internationales ratifiées par notre pays. Le respect tardif par le CNRD des règles qu’il a lui-même imposées ne saurait être présenté comme une avancée. Cela relève simplement de ses obligations.
Contrairement aux spéculations, il n’existe aucune crise interne à l’UFDG. Ceux qui propagent ces rumeurs cherchent à créer des divisions pour servir les intérêts de leurs maîtres. L’UFDG reste concentrée sur ses priorités : finaliser le renouvellement de ses structures, organiser son congrès national selon son propre agenda et préparer le retour de son président, Cellou Dalein Diallo, afin de se positionner comme la force gagnante aux prochaines élections. Le mandat actuel de la direction nationale demeure valable jusqu’au 26 juillet 2025.
Quant à la prolifération des mouvements politiques, il est clair qu’elle est encouragée par le CNRD. Ces initiatives opportunistes, soutenues par certains ministres et directeurs, visent à affaiblir les véritables forces politiques et sociales. Ces pratiques, bien qu’illégales, ne nous préoccupent pas. Elles ne peuvent détourner notre attention des enjeux réels auxquels le pays fait face.
L’ANAD et l’UFDG restent debout, unies et déterminées à défendre les aspirations légitimes du peuple guinéen. Ensemble, nous continuerons à nous battre pour la justice, la démocratie et le retour à l’ordre constitutionnel.
Souleymane Souza KONATÉ, Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller Chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo