Le général Joseph Aoun, chef de l’armée libanaise, a été élu président de la République le 9 janvier, mettant fin à plus de deux ans de vacance présidentielle. À 60 ans, il hérite d’un Liban fragilisé par des crises successives : la guerre avec Israël, la crise économique depuis 2019 et l’explosion du port de Beyrouth en 2020, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le pays, confronté à une économie en ruine, un secteur bancaire en faillite et un système politique gangrené par la corruption, abrite également deux millions de réfugiés syriens et subit encore l’occupation partielle de son territoire par Israël.
Le nouveau Président de la République libanaise vient avec des ambitions fortes face à des défis colossaux. Dans son discours devant le parlement, Joseph Aoun promet des réformes politiques et économiques ambitieuses. Il s’engage à protéger les droits des Libanais, à investir dans l’éducation publique et à restaurer l’économie en demandant des comptes aux banques.
Sur la scène internationale, il prône une ouverture équilibrée entre Orient et Occident, et aspire à renforcer les relations avec les pays arabes tout en adoptant une neutralité positive dans les conflits régionaux. Concernant la défense nationale, il souhaite monopoliser les armes au profit de l’État et engager un dialogue avec le Hezbollah pour élaborer une stratégie commune face à l’occupation israélienne.
L’élection de Joseph Aoun a révélé les fractures politiques du pays. Certains députés ont contesté sa candidature, jugeant qu’elle violait la Constitution, mais la majorité a réuni les circonstances exceptionnelles pour valider son élection. Après un premier tour infructueux, des négociations avec le Hezbollah et ses alliés ont permis de débloquer la situation au second tour.
Ce premier mandat sera sans doute sous haute pression en ce qui concerne les réalités sur le terrain. Bien que soutenu par un parti des forces politiques et des puissances internationales, Joseph Aoun devra naviguer entre les divisions internes, les attentes de la population et les pressions externes. Sa capacité à relever les défis économiques, politiques et sécuritaires sera cruciale pour redresser un pays en quête de stabilité.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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