Depuis son investiture le 22 avril 2024, Abdourahamane Bah, président de la délégation spéciale de Koundara, s’est engagé dans une série d’initiatives visant à relever les défis qui assaillent la commune urbaine. De l’assainissement à l’éducation, en passant par l’accès à l’eau et à l’électricité, les actions entreprises sont nombreuses. Dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers son envoyé spécial, il est revenu sur les actions menées, les obstacles rencontrés et les priorités à venir.
Abdourahamane Bah, président de la délégation spéciale de Koundara, dresse le bilan de ses actions et partage ses projets pour relever les nombreux défis de sa commune. « Depuis notre investiture, le 22 avril 2024 à la tête de la commune urbaine de Koundara, nous avons initié plusieurs actions concrètes et envisageons d’en entreprendre davantage. Nous avons commencé par l’assainissement de la ville, car Koundara, autrefois l’une des villes les plus propres de la Guinée, avait malheureusement régressé sur ce plan. Ainsi, nous avons fait de l’assainissement une priorité. A la fin de chaque mois, nous organisons des opérations de nettoyage en collaboration avec l’armée, qui nous soutient énormément. Grâce à ces efforts, la ville retrouve progressivement son image d’antan. Dans le domaine de l’éducation, nous avons constaté une baisse significative de la scolarisation des enfants, en grande partie due au manque d’extraits d’acte de naissance. Pour y remédier, nous avons décidé de délivrer ces documents gratuitement, sacrifiant une partie des recettes communales pour garantir l’avenir de nos enfants. Par ailleurs, nous avons réparé les tables-bancs de certaines écoles », a fait savoir Abdourahmane Bah.
Poursuivant, le président de la délégation spéciale de Koundara a fait savoir que l’accès à l’eau potable et la desserte en électricité n’ont pas été oubliés. « Concernant l’accès à l’eau potable, nous avons fait face à une crise majeure. Pendant plus de six mois, la SEG n’avait pas fourni d’eau dans la commune. Notre arrivée coïncidant avec une période de forte chaleur, nous avons sollicité l’appui des ressortissants à Conakry. Grâce à leur soutien, nous avons réhabilité les forages et rétabli l’approvisionnement en eau. Aujourd’hui, l’eau est disponible en abondance, et une mission d’experts était sur place pour améliorer davantage la desserte en prévision de la prochaine période de chaleur. Pour l’électricité, la situation était également critique. Face au mécontentement des jeunes, qui envisageaient de manifester, nous avons opté pour la sensibilisation afin de maintenir la paix sociale. Nous avons ensuite négocié avec les ressortissants à Conakry pour obtenir un nouveau moteur. Désormais, l’électricité est disponible chaque jour de 19h à 1h du matin et en continu lors des fêtes », révèle Abdourahamane Bah.
La question des infrastructures a été également traitée ces derniers mois. « En matière d’infrastructures, nous avons obtenu, grâce à l’ANAFIC (Agence nationale de financement des collectivités), un financement pour la clôture de la mairie, dont les travaux sont exécutés à 95 %. Deux nouvelles écoles sont également en construction à Lamoye et Madina Boussoura grâce à nos partenaires. Nous exprimons notre gratitude aux autorités du CNRD et au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, pour leur appui ».
Par ailleurs, le président de la délégation spéciale de Koundara a exposé les priorités de son équipe. « Koundara, classée comme commune de type C, est très pauvre et souffre d’un manque criant de ressources. Nos priorités incluent l’assainissement, car la santé est primordiale, la scolarisation des jeunes filles et la réhabilitation de la route nationale Koundara-Saréboïdo, qui relie la Guinée-Bissau. Pour la première fois dans l’histoire de la commune, nous avons subventionné toutes les écoles cette année. Avant l’ouverture des classes, nous avons envoyé des équipes pour identifier les problèmes à résoudre. Concernant les enseignants contractuels communautaires, leur situation reste préoccupante. Certains avaient même envisagé de déserter parce qu’ils n’étaient pas admis au concours de recrutement. Après sensibilisation, ils ont accepté de continuer à enseigner malgré l’absence de paiement. Actuellement, ce sont la mairie et les parents d’élèves qui, avec les maigres ressources, s’efforcent de les motiver en attendant le soutien de l’État. Enfin, une équipe venue de Conakry a récemment séjourné à Koundara pour évaluer la situation des enseignants contractuels et trouver des solutions à leur précarité », a-t-il indiqué.
Au-delà des résultats obtenus, le président de la délégation spéciale de Koundara reste déterminé à poursuivre les efforts pour répondre aux besoins des populations locales.
De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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